Var-Matin (Grand Toulon)

« Ouvrir plus de places enverrait ces étudiants au casse-pipe »

Le recteur et le président de l’Université expliquent pourquoi ils n’ouvriront pas plus de places, dans la filière STAPS, en master de Métiers de l’enseigneme­nt de l’éducation et de la formation

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Depuis plusieurs semaines les étudiants en troisième année de licence Éducation et Motricité multiplien­t les manifestat­ions à Nice et à Toulon. Ils réclament l’ouverture d’une seconde classe de master MEEF (Métiers de l’enseigneme­nt de l’éducation et de la formation). Car pour l’heure, alors qu’ils sont près de 180 inscrits en licence sur les deux campus, seulement une trentaine d’entre eux pourront poursuivre l’an prochain dans cette voie profession­nalisante qui mène au métier de professeur d’EPS. Le recteur d’Académie, Richard Laganier, et le président de l’Université Côte d’Azur, Jeanick Brisswalte­r, s’y refusent et donnent chacun leurs arguments.

Une sélectivit­é avant tout nationale

« En réalité la situation n’a pas bougé, depuis la création de la filière Meef, la capacité d’accueil est restée la même : 30 places », souligne le recteur qui rappelle, qu’en revanche, le nombre de places au concours national qui conclut cette formation lui n’a cessé de diminuer ces dernières années. « Après avoir culminé à 820 en 2016, le nombre de postes ouverts en 2021 est de 670. » « Notre priorité c’est d’offrir une formation de qualité à ces étudiants et c’est d’ailleurs le cas à Nice. Mais c’est aussi de faire en sorte que cette formation correspond­e aux débouchés profession­nels existants », rappelle le recteur qui estime que « créer plus de places, ce serait envoyer ces étudiants au cassepipe. »

Un argument qui ne tient pas selon les étudiants de Staps qui revendique­nt « une égalité territoria­le d’accès aux études » : « Avec trois fois moins de places en master que la moyenne nationale cette équité n’est pas respectée» , selon eux. Une « injustice » qui ne saurait perdurer sous prétexte « qu’elle est historique » et ils se demandent bien pourquoi on «divise leurs chances par trois avant même que le concours national ait eu lieu ? »

À Toulon, une licence mais pas de master

L’Université Côte d’Azur (UCA) estime que cette sélectivit­é accrue n’est pas de son fait. « L’ouverture sur l’Université de Toulon d’une Licence Staps mention Éducation et Motricité sans Master associé a aggravé cette situation puisqu’elle double le nombre de candidats à un même nombre de places limitées »,

souligne son président Jeanick Brisswalte­r.

Reste à savoir comment y remédier ? La création de places supplément­aires en Master, du moins à Nice, ne semble pas une option envisageab­le pour le recteur. Dès lors estime de son côté le président de l’UCA, « afin de conserver la qualité de la formation en Licence et Master et de ne pas avoir cette sélection accrue en L3, les université­s vont devoir travailler en amont d’une part à la gestion des flux et d’autre part à l’ouverture à ces étudiants de nouvelles possibilit­és de passerelle­s à la suite de la Licence. »

Pas sûr que cela satisfasse les candidats au master Meef.

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(Photo Eric Ottino) Manifestat­ion des étudiants de Staps à Nice.

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