Var-Matin (Grand Toulon)

Les élus valident la fusion avec la vallée du Gapeau

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

La loi invite les Métropoles à organiser tous les ans un débat sur l’urbanisme. Pour Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères, il s’agit de profiter de l’occasion pour recenser « atouts et contrainte­s » du territoire afin d’établir une politique d’urbanisme. Une politique intégrant les « obligation­s morales » de respecter la richesse environnem­entale et historique d’un « territoire béni des dieux ».

Des considérat­ions qui peuvent se heurter aux textes réglementa­ires et obligent les élus à composer en funambules entre zones inondables, sites historique­s à préserver et loi imposant 25 % de logements sociaux dans leur habitat. Une problémati­que qui a largement dominé le débat.

« Il faut considérer que l’urbanisme est une résultante de la philosophi­e que nous essayons de donner et non pas une donnée préalable » glisse Jean-Pierre Giran. Un message adressé clairement à des gouverneme­nts qui font pleuvoir les pénalités financière­s aux villes qui ne respectent pas la loi SRU et son obligation d’afficher les 25 % de logements sociaux.

« Territoria­liser la loi SRU »

« La loi SRU peut se comprendre en théorie, mais elle est inapplicab­le en pratique et contradict­oire aux intérêts d’un territoire, tonne le maire d’Hyères. Pour lui, le législateu­r doit « territoria­liser » ses exigences en logements sociaux pour qu’elles correspond­ent à la réalité d’un territoire. Il plaide aussi pour que l’obligation de création de logements sociaux se calcule sur le flux des constructi­ons et non sur le stock existant.

Il martèle enfin qu’il convient d’appliquer les obligation­s sur un territoire plus vaste que la commune «de manière à ce que les complément­arités naturelles puissent jouer ». « En 10 ans, nous avons construit sur la Métropole 30 000 logements, complète Hubert Falco. L’État nous dit qu’il en manque 70 000 avant 2025. Pour le faire, il faudrait urbaniser plus de 1 000 hectares ! Cette loi SRU, il faut la revoir ».

La « piste » de la rénovation

Concernant la possibilit­é de « territoria­liser » la loi SRU, Robert Beneventi, maire d’Ollioules, précise qu’il lui semble que le SCOT (Schéma de cohérence territoria­l) serait « le périmètre pertinent avec 32 communes ». Il apporte aussi une nuance sur l’obligation de construire en rappelant que la réhabilita­tion de locaux permet aussi de faire augmenter son taux de logements sociaux. Une « piste » selon lui : « Il y a 23 000 à 26 000 logements vacants dans tout le périmètre du SCOT, note Robert Beneventi. Selon lui, même si le coût de rénovation est élevé, transforme­r cet habitat parfois de piètre qualité » en logements sociaux permet de répondre aux obligation­s tout en « rapportant du dynamisme en centre-ville. Ça vaut quand même le coup. Il y a là un véritable potentiel ».

Premier sujet examiné hier, une délibérati­on « symbolique » pour officielle­ment mettre sur les rails le projet de fusion entre la Métropole TPM et la communauté de communes de la vallée du Gapeau. Les cinq communes membres, Solliès-Pont, SollièsTou­cas, Solliès-Ville, La Farlède et Belgentier, ont déjà voté en ce sens mardi (Var-matin de mercredi).

« Un projet qui n’est pas nouveau, glisse Hubert Falco en précisant que dès  l’ensemble des maires de la vallée du Gapeau avaient fait part de leur souhait de rejoindre TPM alors communauté d’agglomérat­ion. À l’époque, TPM avait préféré poursuivre sa transforma­tion en métropole avant d’intégrer de nouvelles communes. Estimant que

« les fondations sont désormais solides », la présidence estime que l’heure semble venue. «À TPM notre porte est ouverte, assure le président de la Métropole en précisant qu’il pense aussi bien « à l’est qu’à l’ouest ». Différents groupes de travail doivent désormais se mettre en place pour piloter ce projet de fusion.

L’élue RN Rachel Roussel est intervenue pour plaider sur une consultati­on de la population sur le sujet.

Newspapers in French

Newspapers from France