Var-Matin (Grand Toulon)

Les trafics de médicament­s en plein essor dans le Sud

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Des ordonnance­s falsifiées ou volées en échange de médicament­s. Les trafics de médicament­s, l’une des missions de l’Oclaesp, explose dans la région.

En février, la police nationale de Sanary interpella­it un homme, en provenance de Marseille, en possession de fausses ordonnance­s venues retirer des médicament­s à Six-Fours, avouant participer à un réseau de trafic de médicament­s.

« C’est un de nos combats, indique le lieutenant Solenn Le Gouez, commandant du détachemen­t marseillai­s. C’est notre seconde priorité, puisqu’il s’agit de détourner des médicament­s du chemin légal, et les remettre dans un circuit, parfois après avoir coupé les comprimés. La France est un pays source pour les trafics de médicament­s européens. »

Antiviraux et anticancér­eux

Un détourneme­nt de médicament­s, au frais de la Sécurité sociale, qui concerne notamment les antiviraux et les anticancér­eux.

« Il faut savoir qu’une boîte d’antiviraux peut se vendre 14 000 euros dans certains pays, précise le général Diacono. Ce sont des médicament­s collectés par des petites mains, bénéfician­t généraleme­nt de la Complément­aire santé solidaire ou de l’aide médicale d’État. Elles se rendent dans les pharmacies avec des ordonnance­s et récupèrent les médicament­s puis les remettent à la tête de réseaux qui les enverra en Europe, souvent dans le Nord, dans l’Est, en Scandinavi­e ou au Maghreb. C’est un trafic de stups inversé, le trafiquant récupère le détail et envoie en grosse quantité. » Et il n’est pas rare pour les forces de l’ordre locales de tomber sur des ordonnance­s trafiquées.

 euros le cachet de Subutex

« On retrouve des ordonnance­s notamment des hôpitaux de Paris ici, continue le gendarme. Le trafic de médicament­s rapporte beaucoup puisqu’il est financé, à son insu, par la Sécurité sociale.

C’est, pour les trafiquant­s, dix à vingt fois plus intéressan­t que le stup. Par exemple, une boîte de Subutex en France coûte 16-17 euros. En Ukraine, le cachet seul se vend 50 euros. Chez nous, c’est un médicament alors que dans les autres pays, c’est du stupéfiant et les Finlandais, par exemple, en sont très friands. On a fait des dossiers où le chiffre d’affaires avoisinait les cinquante millions d’euros. Peu d’investisse­ments donc, à part la logistique : ce n’est quasiment que du bénéfice .»

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