Cnim « sauvée » accueille le ministre Bruno Le Maire
Le ministre de l’Économie était vendredi à pour confirmer le prêt de 40 millions d’euros à l’une des plus grosses entreprises du Var. Il s’est aussi entretenu avec Hubert Falco, maire de
Attendu de pied ferme ! C’est un barrage de syndicalistes qui s’est refermé sur Bruno Le Maire à son arrivée sur le site de Cnim, à La Seyne, vendredi après-midi. Mais si le ministre de l’Économie a l’habitude de ces rencontres, parfois musclées, plus rares sont celles où les salariés viennent le remercier chaleureusement ! « Chapeau, Monsieur le ministre », l’a ainsi apostrophé Jean-Pierre Polidori, délégué Force Ouvrière. Photo des anciens chantiers navals en main, principale activité de Cnim au siècle dernier, le syndicaliste sait combien l’aide de l’État a été primordiale pour que soient, cette fois, maintenus quelque 1 100 emplois en bord de rade.
En grandes difficultés financières il y a quelques semaines encore, le groupe a donc pu compter sur Bercy pour passer cette période difficile. Report des charges, augmentation des garanties export ou soutien de trésorerie ont été consentis. « L’État va prêter 40 millions d’euros à Cnim, qui est sauvé », a confirmé Bruno Le Maire devant les salariés et les cadres de l’entreprise. Un aréopage d’élus de tous bords était aussi emmené
(1) par le président de la Région Renaud Muselier et celui de la Métropole Hubert Falco. Pour ce dernier, « le combat a payé ». Il faut dire que depuis un an, Hubert Falco n’a jamais cessé d’interpeller au téléphone ou par courrier le ministre sur les risques d’un démantèlement de l’entreprise. L’heure était donc aux bonnes nouvelles et à la célébration d’un « succès collectif où tout le monde a tiré dans le même sens ».
« Il est juste d’amener de l’espoir » à La Seyne
Chasuble bleue de Cnim sur le dos, la délégation a ensuite eu droit à la visite guidée de l’établissement de Brégaillon par son directeur, Philippe Lazare, mais aussi par Nicolas Dmitrieff et Louis-Roch Burgard, respectivement président et directeur du groupe de 2 500 salariés. D’une tuyère de la fusée Ariane à un tube lance-missiles pour sousmarin nucléaire, en passant par un pont flottant motorisé : Bruno Le Maire a pu constater au pas de course une partie de l’étendue du savoir-faire de Cnim. Et s’en féliciter : « C’est un niveau de technologie exceptionnel et il était hors de question de laisser tomber des compétences qu’il a fallu des années pour acquérir. On s’est battu, l’État apporte un soutien massif ; on veillera désormais à ce que tout cela soit efficace. »
Avant de partir à Toulon s’entretenir dans le bureau d’Hubert Falco, le ministre en a aussi profité pour glisser un mot à l’attention des habitants du coin. « La Seyne a terriblement souffert de la disparition des chantiers, a-t-il lancé. Cela a été un vrai traumatisme. Dans un territoire qui a vécu quelque chose de si difficile, il est juste d’amener de l’espoir…
Toulon.
La saga des Ponts flottants continue
Débutée dans les années , l’aventure industrielle des « ponts flottants motorisés » (PFM) se poursuit.
A Bruno Le Maire, Cnim a en effet annoncé qu’elle lançait une nouvelle génération de cet engin de franchissement « capable de déployer un pont de grande dimension au dessus d’un cours d’eau ». Ces dernières années, l’armée française a acheté plus de km de PFM destiné au génie. Véritable success story de l’entreprise, ce pont fabriqué à La Seyne intéresserait d’autres armées européennes. Cnim assure en tout cas« répondre aux nouveaux besoins exprimés par les pays de l’Otan pour faire face aux défis actuels et à venir. »
» Sa photo de la « Navale » sous le bras, où il raconte être rentré comme ouvrier en 1975, JeanPierre Polidori pouvait, comme l’ensemble de ses camarades, applaudir à tout rompre. 1. Citons notamment les députés Émilie Guérel, Cécile Muschotti et Philippe Michel-Kleisbauer, les sénateurs Françoise Dumont et André Guiol, le conseiller régional François De Canson, la maire de La Seyne Nathalie Bicais et le préfet du Var Evence Richard.