Les guerrières et le sorcier
Malgré une base arrière dépeuplée, les protégées de Stéphane Plantin ont réalisé une superbe rencontre pour détrôner les Fleuryssoises de leur fauteuil de leader des play-downs. Au courage.
Non, il n’a rien d’un magicien. Pourtant savoir si bien jongler pourrait tenir de la sorcellerie. Sur la feuille de match, Stéphane Plantin, le coach de Toulon/Saint-Cyr, ne détenait que deux arrières : Maria Berger-Wierzba, une jeune danoise de 18 ans, tout juste arrivée début mars comme joker médical et Cidgie Leroux, issue du centre de formation.
Avec trois joueuses (Gnabouyou, Rozemalen, Kramer) évoluant aux mêmex postes blessées et la demicentre Abdourahim touchée au ménisque, l’entraîneur a opté pour une attaque à deux pivots lors de la quasi-totalité de la rencontre. Un choix, travaillé toute la semaine, payant contre Fleury-les-Aubrais (Loiret) hier soir. Ponctué par une probante victoire (25-23).
« Rien n’a été facile. Il s’agissait d’un très bon groupe en face et on est tout de même parvenu à s’imposer en prenant la tête des play-downs, estimait au coup de sifflet final Marine
Dupuis, ailière gauche du TSCV. Nous n’avons rien lâché jusqu’au bout et plusieurs filles ont joué à des postes inhabituels au service du collectif. Ça rend la victoire encore plus belle. »
La danse de Sankharé, la réponse de Dupuis
L’ailière droite et capitaine Chloé Bulleux a souvent pris le poste d’arrière droite tout comme les gauchères M. Berger-Wierzba ou encore Poissenot. Avec audace, le coach varois a même choisi d’évoluer sans gardienne à plusieurs reprises pour mettre les Rebelles en supériorité numérique (7 vs 6) dans le champ. Une tactique qu’il a employée dès la 6e minute alors que les Varoises ne menaient que deux buts à un. Des prises de risques sublimées par de véritables guerrières, capables de renverser la tendance.
La bataille stratégique a commencé à merveille avec deux buts de la pivot Mandret et un de l’ailière droite Schirmer (3-1, 7e). Les Rebelles dominaient les Panthères lors des premières minutes avant qu’un sérieux mano a mano ne s’installe jusqu’à la 22e. Portées par cette diablesse de Lacrabère (16e, 25e, 26e et 30e) auteure d’un 4/5 en 30 minutes et d’un 9/13 au final, les Fleuryssoises parvenaient ensuite à se détacher (11-14) avant la mi-temps. À noter deux très beaux gestes avant la pause : le jeu de jambes virevoltant de Sankharé – faisant danser Mandret et A. Berger-Wierzba – suivi d’un tir puissant (29e, 10-13). Et la réponse, dans la foulée (29e), de Dupuis se jouant de Dapina – en partant pourtant arrêtée – avant de conclure à l’aile gauche (11-13).
Trois ailières décisives offensivement
En seconde période, les ailières Schirmer (4/7), Julien (4/5) et Dupuis (2/3) ont été décisives pour terminer les actions et bonifier le gros travail défensif de leurs coéquipières. Tandis que, dans les nouvelles cages (lire ci-contre), Balzinc a été plus forte lors de ce deuxième acte (7/15).
Avec notamment une énorme parade aux sept mètres face à Wajoka (40e) et un arrêt sur Lacrabère (41e) alors que les Rebelles se trouvaient en infériorité numérique. Sans oublier un réflexe déterminant à 23-22 (58e) pour dévier du bout des doigts un ballon sur la barre.
Les Rebelles géraient mieux la fin de partie et seule l’inévitable Lacrabère (55e et 57e) sortait du lot offensivement côté Fleury. Laissant toujours une chance aux visiteuses de revenir. C’était sans compter sur la mine de M. Berger-Wierzba dans la lucarne (59e) et l’interception malicieuse puis la conclusion salvatrice de Benezeth (60e). Cela permettait au TSCV de s’envoler de trois buts. Tuant le suspense haletant. Les guerrières ont bien fait de s’accrocher et de suivre leur sorcier.