Dans les coulisses d’un cabaret transformiste
Monstre sacré du 7e art, Paul Vecchiali tourne, à 91 ans, entre Sainte-Maxime et Ramatuelle, son 31e long-métrage. Musico-drame sur l’installation d’un club olé olé qui fait bien des remous...
Il trône sur un siège baroque rococo. À 91 ans, Paul Vecchiali tourne et joue dans son prochain film dont l’action principale se déroule dans un cabaret. Cette figure clé du cinéma indépendant, jadis proche de Demy et Eustache, dont l’aura continue d’irriguer le 7e art, prend un malin plaisir à diriger son « musicodrame » qu’il a baptisé Pas de quartier.
« L’histoire de l’installation d’un club de travestis qui va partager le conseil municipal et être saboté. Mais comme toujours dans mes films, au-delà de l’intrigue, il y a un secret. Une histoire contrariée entre une mère et son fils…», laisse planer, malicieux, le corso-toulonnais installé non loin, au Plan-dela-Tour.
Ce mystérieux fils est incarné par Ugo Broussot, personnage central d’un 31e long-métrage tourné, comme toujours chez Vecchiali, en un temps record de huit jours !
Projet avec Deneuve
On le retrouve en plein tour de chant transformiste sur la scène de Stefano, club ramatuellois bien connu du bord de mer. À ses côtés, Jérôme Soubeyrand en M. Loyal pailletté. « Ça fait longtemps que je le voulais et je suis également heureux de retrouver Mona Heftre que j’avais dirigé dans
Change pas de main (1975, Ndlr) ! », glisse Paul qui pour sa part campe un maire atypique. D’autres scènes sont captées au château-hôtel des Tourelles, à Sainte-Maxime, déjà théâtre de son précédent film sur les écrans l’an dernier, Un Soupçon d’amour.
L’actuel est dédié à Pirandello et sa sortie (en salle ou sur une plateforme…) devrait précéder de peu l’autobiographie du maestro Le cinéma français, émois et moi qui revisitera 60 ans de celluloïd. Pas de quoi réfréner ses ardeurs. « J’ai encore sept films prêts, parmi lesquels une comédie dont j’ai très envie, L’Étrange abécédaire de Madame Z. Catherine Deneuve, qui avait été un délice à diriger dans Le Cancre et Josiane Balasko, dont j’avais produit le premier film, sont toujours pressenties », conclut le cinéaste qui demeure l’élégance incarnée.