Une exposition en plein air pour défendre la culture
Samedi après-midi, la commission étudiante des Beaux-Arts de Toulon a investi la place de La Liberté pour une exposition plurisciplinaire à ciel ouvert.
Une centaine de personnes qui bougent au rythme des percussions africaines. D’autres qui dansent sur le son endiablé pulsé par la sono. Pendant que beaucoup déambulent en admirant sculptures, installations et peintures. Cela semble faire des mois qu’on n’avait pas assisté à un tel spectacle. La légèreté, la joie, la vie. Même avec des masques, même en temps de pandémie, la culture à sa place dans notre société.
Montrer et échanger
C’est en tout cas ce qu’a voulu prouver la commission étudiante des Beaux-Arts de Toulon, en collaboration avec le collectif « Liberté, on s’en occupe », qui a investi le théâtre toulonnais depuis une semaine. « Notre manifestation a plusieurs objectifs, explique Louise, étudiante en 3e année de l’ESAD (école supérieure d’art et de design). D’abord, nous voulions démontrer que c’est possible, même en pleine pandémie, d’organiser un événement culturel tout en respectant les gestes barrières et les précautions d’usage. C’est aussi une façon pour les étudiants de partager leurs travaux. »
Les passants ont ainsi pu admirer la performance de Joaquim Marques, en 3e année, option art. Caché derrière un tissu en lycra accroché à un palmier, il a bluffé l’audience. « J’ai créé cette performance, il y a déjà plusieurs mois.
Mais elle fait parfaitement résonance avec le contexte actuel, cette impression d’enfermement lié au confinement, au couvre-feu… En tant qu’étudiant, la période est très difficile à vivre physiquement comme mentalement. La culture a l’arrêt provoque, chez moi, un fort sentiment d’insécurité. C’est très compliqué de se projeter et d’acquérir de l’expérience dans ces conditions », regrette-t-il.
Journée de mobilisation
Par cette manifestation, les acteurs du monde culturel ont voulu se réapproprier l’espace public, à l’image de ce que fait également le collectif « Liberté, on s’en occupe » dans le théâtre depuis dimanche dernier. D’ailleurs, nombre d’étudiants aux Beaux-Arts font également partie de l’occupation de l’établissement culturel.
« Ici, c’est un lieu de convergence des luttes, explique Arthur, l’un d’entre eux. Cette exposition en plein air, c’est aussi un moyen de donner de la visibilité à nos combats, informer les Toulonnais, échanger. Nous avons la volonté de faire bouger les choses, rejoignez-nous ! »