Inondations : comment mieux se protéger
Portée par le Syndicat mixte du bassin-versant du Gapeau, la démarche de réduction de la vulnérabilité du bâti des particuliers est lancée. L’État peut soutenir les travaux jusqu’à 80 %.
Le risque zéro n’existe pas. Aucun préventionniste des risques majeurs n’affirmera le contraire. Si les crues anciennes des XVIe et XVIIe siècles sont entrées dans les livres d’histoire, celles des inondations de 1999, 2014 ou encore 2019 sont gravées dans la mémoire des populations, et plus particulièrement des 6 000 habitants résidant dans le bassinversant du Gapeau. Patrick Martinelli, le maire de Pierrefeu, ne l’ignore pas. Le syndicat mixte du bassin-versant du Gapeau (SMBVG) (1), qu’il préside avec la commission locale de l’eau, est engagé, depuis trois ans, dans une démarche « Papi » (Programme d’actions de prévention des inondations).
« Suite au Papi d’intention (une phase d’importantes études hydrauliques à l’échelle du bassin entre 2017 et 2019 pour construire des programmes d’aménagement nécessaires, Ndlr), une des missions du syndicat mixte est la mise en place d’un plan d’aménagement et de prévention des inondations. Validé par l’État le 6 février 2020, il comporte un certain nombre d’actions. La réduction de la vulnérabilité aux inondations en fait partie »,
explique le président. L’année 2021 marque ainsi le lancement sur le territoire de ce nouveau dispositif sur du bâti à usage habitation lié (2) aux particuliers sur la période 2021-2027.
Diagnostic gratuit financé par le syndicat mixte
La démarche est « essentielle et importante pour les administrés, insiste Patrick Martinelli. Elle reste un des moyens de se protéger, de protéger les biens en fonction de l’inondation ». Elle est d’autant plus justifiée dans le secteur qui s’est urbanisé autour du cours d’eau.
Les chiffres l’attestent. L’étude de recensement des enjeux, dans le cadre du Papi, fait ressortir 800 bâtiments à usage d’habitation impactés par crue quinquennale (une chance sur cinq qu’elle revienne chaque année), 2 700 bâtiments par une crue centennale (une chance sur cent). Climat méditerranéen oblige, « les pluies sont fortes et on est sur des milieux qui ruissellent énormément lors des événements intenses », précise Châu Chretien, directrice du syndicat (SMBVG).
Seule porte d’entrée
Comment protéger son habitation ? En faisant réaliser un diagnostic. Financé par le syndicat mixte avec une aide de l’État à hauteur de 50 % – 465 000 euros hors taxe déjà budgétisés –, il est l’unique porte d’entrée pour le particulier pour prétendre à un coup de pouce financier de l’État.
« Entièrement gratuit, ce diagnostic permettra au propriétaire de connaître le niveau réel d’exposition au risque d’inondation et de définir avec l’aide d’un professionnel les mesures et les travaux à mettre en place », rappelle le président. «Le propriétaire qui réalise les travaux peut bénéficier des aides financiers de l’État pouvant aller jusqu’à 80 %. Les 20 % restants étant à la charge de l’habitant », explique Chau Chretien. Le fonds d’aide dédié à cette action, réservé par l’État, s’élève à 1,2 million d’euros. « Trente-cinq propriétaires originaires de Méounes, Belgentier, les trois Solliès ou encore la vallée de Sauvebonne se sont déjà inscrits pour bénéficier de cette action », liste Aurélien Boéri, technicien de rivière, animateur du Papi.
D’autres habitants préoccupés par le montant et la nature des travaux à entreprendre devraient leur emboîter le pas. « L’objectif est de réaliser 300 diagnostics sur la durée du Papi entre 2021 et 2027 », table Châu Chretien.
1. Basé à Pierrefeu, le SMBVG, créé en 2014, réunit les six établissements publics de coopération intercommunale et couvre 22 communes. Il est financé par les cotisations des EPCI, les subventions de partenaires (État et Agence de l’eau).
2. Il pourra concerner, dans un second temps les activités agricoles et économiques.