Depuis le Var levée de fonds frauduleuse
La levée de fonds à visée scientifique, pour un hypothétique traitement contre le VIH, était frauduleuse. Un Varois a été condamné. Préjudice : 100 000 euros.
La cour d’appel d’Aix a contredit le tribunal correctionnel de Toulon. Elle a effacé une relaxe, et jugé qu’une levée de fonds au profit d’une recherche sur un traitement du VIH était frauduleuse. Un Varois de 61 ans vient d’être condamné pour escroquerie à deux ans de prison, assortis d’un sursis probatoire de trois ans, pour avoir « obtenu le versement indu de fonds ».
En mars 2013, un couple des Bouches-du-Rhône avait investi 100 000 euros, dans un programme de recherches « sur une molécule innovante ».
Cet investissement avait été réalisé sous la forme d’un prêt personnel au nom de Michel-Paul Correa, fondateur d’un institut se présentant comme « soutien de projets scientifiques ».
Financer son mode de vie
La cour reproche à MichelPaul Correa « l’utilisation détournée de véritables recherches scientifiques », « dans l’unique but d’obtenir le versement indu d’importantes sommes d’argent utilisées pour financer son mode de vie ».
L’argent avait été versé sur « deux comptes ouverts au nom propre [de M. Correa] ». Ce dernier maintient que l’argent a bien servi aux programmes scientifiques et se défend de toute malversation (lire ci-dessous). Les 100 000 euros récoltés ont été « entièrement retirés en espèce », précise la cour. « Aucun élément ne justifie de l’affectation réelle et régulière des fonds versés par les victimes (en particulier des factures) », écrivent les juges.
Pourvoi en cassation
« Mes avocats ont relevé six points de droit, permettant de faire un pourvoi en cassation, réplique Michel-Paul Correa. Ce pourvoi a été déposé le 5 février », trois jours après le prononcé de l’arrêt par la cour d’appel. Le programme s’appelle Immunorex. Pour la justice, « la réalité de ce programme est constante et il n’est nullement reproché d’avoir créé un programme de recherche fictif ».
« Le bénéfice n’est pas prouvé »
Un vrai programme donc, mais qui a défrayé la chronique pour avoir été présenté comme un remède anti-Sida. En tant que tel. Malentendu, défend MichelPaul Correa qui qualifie Immunorex de « traitement d’appoint ». Var-matin a interrogé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur ce point précis : Immunorex est-il un traitement d’appoint dans les tri-thérapies anti-VIH ? « Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un médicament dont le bénéfice n’a pas été prouvé et, en tant que tel, nous ne répondrons pas. »
À ce jour, la molécule ne bénéficie d’aucune autorisation de mise sur le marché.