« Patients plus jeunes, plus graves… Émotionnellement, ce n’est pas pareil »
. Plus jeunes et plus longtemps en réanimation
Le constat remonte du terrain depuis plusieurs semaines. Oui, les malades de la Covid hospitalisés en soins critiques sont « des patients plus jeunes, plus graves et qui restent plus longtemps ». « Il ne s’agit pas seulement de lits, mais du personnel complet nécessaire pour soigner des patients lourds,
détaille Jean-Marc Minguet, pour la communauté médicale du GHT. Nous voyons des infections pulmonaires plus graves, des décompensations très rapides. Quand un jeune est touché à 80 %, il doit être aidé pour respirer. »
État des lieux que confirme Nicolas Funel, directeur adjoint du centre hospitalier Toulon-La Seyne Sainte-Musse, plus gros service de réa Covid du Var. « Les patients sont plus jeunes, plus graves. Émotionnellement, ce n’est pas pareil pour les équipes. »
Selon la préfecture du Var, le variant anglais représente désormais 90 % des dépistages positifs au Covid. Après l’Est-Var, c’est désormais l’ensemble du département qui est sous le joug du variant.
. Ne pas en arriver à trier les patients
C’est la crainte du monde médical, en cette fin de mois de mars.
« Actuellement, on considère qu’on a reporté les interventions “différables”,
confie-t-on. La tentation pourrait être de récupérer encore des moyens humains. Mais il ne faut pas se tromper. On va peut-être sauver des gens du Covid, mais d’autres vont perdre des chances. »
Pour le dire crûment, aux yeux d’un autre médecin varois, « si cela continue, on sera amené à choisir qui on réanime et qui on ne réanime pas ».
. La vaccination devrait s’intensifier
Depuis début janvier, le Var a commencé à vacciner 10 % de sa population (116 622 personnes, dont 42 390 ont reçu leur seconde dose). Le week-end passé, 16 centres de vaccination sont restés ouverts dans le Var. Dans quatre centres éphémères, la gestion des inscriptions a été confiée aux communes (Six-Fours, Cuers, Bormes-les-Mimosas et Le Lavandou).
« Malgré le souhait de tous les maires de disposer à un moment ou à un autre d’un centre, la vaccination continue à monter en puissance, en conciliant deux impératifs », souligne la préfecture du Var.
Ces impératifs sont l’efficacité de l’organisation et la répartition sur le territoire.
« La vaccination est le seul moyen d’envisager une sortie de crise à moyen terme », écrit le GHT dans un communiqué.
« Les capacités sont en train d’augmenter fortement, on voit bien que les quantités sont là », observe Nicolas Funel au centre hospitalier toulonnais, qui est aussi centre logistique dans la livraison des vaccins dans le Var.
« Les livraisons s’intensifient, confirme Jean-Marc Minguet, avec un calendrier de livraison donné par l’Agence régionale de santé, ce qui nous donne de la visibilité. »