Var-Matin (Grand Toulon)

Me Sollacaro saisit le Conseil supérieur de la magistratu­re

- S. G. sgasiglia@nicematin.fr

Sorti « manu militari » par les forces de l’ordre d’une audience, le 11 mars à Aix-en-Provence, à la demande du magistrat qui présidait ce jourlà le tribunal correction­nel, Me Paul Sollacaro, vient, cette fois, de saisir le Conseil supérieur de la magistratu­re d’une « plainte disciplina­ire ».

Dès le lendemain de l’incident, l’avocat corse du barreau de Nice avait déposé une plainte « pour violences aggravées », visant le président Marc Rivet et les policiers qui l’avaient expulsé.

Dans la foulée, Gabriel Attal, annonçait que Jean Castex saisissait l’Inspection générale de la justice d’une enquête de fonctionne­ment « pour comprendre l’enchaîneme­nt des événements ». Le porte-parole du gouverneme­nt assurait que les résultats seraient connus une quinzaine de jours après, « au plus tard ».

« Il faut bien comprendre que Paul Sollacaro a été expulsé en toute illégalité », tient à faire valoir, son avocat, Philippe Soussi. Qui a épluché les 150 pages du « Recueil des obligation­s déontologi­ques des magistrats ».

Noir sur blanc, révèle-t-il, il est écrit : « Le respect dû à l’interventi­on de l’avocat lors de l’audience constitue le gage d’un débat serein et contribue à la qualité de la justice ».

Recours à la police : « Erreur de droit »

Mieux, selon l’avocat de Paul Sollacaro : « Les incidents d’audience sont gérés dans le respect d’autrui et loyalement. Si l’incident ne semble pas pouvoir être réglé sur le champ de manière à permettre une reprise des débats de façon apaisée, il y a lieu de suspendre l’audience – et c’est exactement ce qu’a demandé Paul Sollacaro – afin de suspendre l’audience et permettre une interventi­on du bâtonnier ».

Me Soussi s’emporte : «Il n’y a pas d’autres règles ! Ce sont les obligation­s légales du magistrat ! Il n’y a pas écrit : on envoie la force publique. Alors quand dans des communiqué­s [Procureur de la République d’Aix et premier président du tribunal judiciaire d’Aix, Ndlr] on évoque les pouvoirs de police du président, on commet une erreur de droit. »

Paul Sollacaro avertit : «Ce n’est pas avocat contre magistrat. On ne doit pas tomber dans ce piège ».

Son avocat conclut : « Évidemment c’est un cas très isolé. C’est comme les poissons volants, il y en a, mais ce ne sont vraiment pas les plus courants de l’espèce ».

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( Photo DR) La manifestat­ion d’Aix-en-Provence, ici sur la photo, a réuni près de  robes noires le  mars dernier.

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