« Réunions non mixtes » : Audrey Pulvar déclenche une polémique dans la polémique
La candidate PS pour les régionales en Ile-de-France, Audrey Pulvar, a fait bondir la droite hier en estimant qu’une personne blanche qui assisterait à une réunion nonmixte pourrait rester « spectateur silencieux ». Interrogée samedi par BFM TV sur la polémique autour du syndicat étudiant Unef, l’adjointe à la mairie de Paris a déclaré : « Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément. » Et « s’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d’être spectateur ou spectatrice silencieux. »
Les foudres de la droite
Ces déclarations interviennent après une semaine de polémiques autour de l’Unef dont la présidente, Mélanie Luce, avait défendu l’organisation de réunions « non-mixtes » pour « permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent ».
Les propos de Mme Pulvar, proche d’Anne Hidalgo, ont provoqué des commentaires indignés à droite, à l’extrême droite et jusque dans la majorité présidentielle.
« Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n’y a pas de racisme “acceptable” », a ainsi réagi sur Twitter l’actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres !).
« Après avoir été élue grâce à des élus Verts qu’elle qualifie d’anti-républicains, que dit Anne Hidalgo de son adjointe ségrégationniste ? », a demandé Rachida Dati (LR).
« Je me tairais, j’écouterais »
Dans un tweet hier, Audrey Pulvar a précisé que « les réunions “non-mixtes” ne portent pas que sur des questions de couleur de peau. Oui, dans une réunion non-mixte LGBTQI + [NDLR : personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles], en tant qu’hétéro, je me tairais, j’écouterais ».
Pour sa part, le patron des députés LREM, Christophe Castaner, s’est voulu plus nuancé : tout en reconnaissant des propos « a minima maladroits », ce macroniste et ancien PS a refusé de « contribuer à la chasse contre elle », rappelant que «cetype de réunions sont parfois nécessaires pour libérer une parole pour un groupe qui se sent victime (...). Le vrai sujet, c’est qu’aujourd’hui il y a des femmes et des hommes qui sont victimes de racisme, de stigmatisation, de rejet » a-t-il ajouté sur BFM TV.