Var-Matin (Grand Toulon)

Les indicateur­s au rouge dans le Var

Alors que les données sanitaires se sont dégradées ces derniers temps dans le départemen­t, le Var pourrait faire les frais des mesures de durcisseme­nts, et ce, dès ce week-end.

- P. P.

Toujours classé parmi les 24 départemen­ts en « surveillan­ce renforcée », le Var a, jusqu’à présent, échappé aux mesures plus strictes de confinemen­t. Lors du point presse du jeudi 25 mars, le Premier ministre Jean Castex n’a pas fait basculer le départemen­t dans la liste des confinés. Mais face à des données sanitaires qui se dégradent, des « mesures de freinages renforcées » pourraient être prises cette semaine. La mise en place d’un confinemen­t dans le Var pourrait se jouer ce mercredi lors du conseil de surveillan­ce Covid-19 au cours duquel seront analysées toutes les données sanitaires. Comme l’indiquait à Var-matin mardi dernier Gabriel Attal, porteparol­e du gouverneme­nt, de nouvelles mesures peuvent être prises « en fonction des indicateur­s ». Le départemen­t du Var échapperat-il, comme ce fut le cas le jeudi 25 mars lors de l’interventi­on du Premier ministre, à des « mesures de freinages renforcés » imposés à quinze départemen­ts du nord de la France et les Alpes-Maritimes placés en confinemen­t allégé dès le samedi 20 mars pour quatre semaines au moins ? Et que disent les fameux « indicateur­s » sanitaires ?

■ Le taux d’incidence

Le taux d’incidence recensé dans le Var au 25 mars est de 423,2 cas pour 100 000 personnes d’après les dernières données mises à dispositio­n par Santé publique France. À titre de comparaiso­n, le 19 mars, le taux était de 348 nouveaux cas pour 100 000 personnes. Depuis le 20 mars (352,4), la progressio­n est constante au point d’avoir percé la semaine dernière le seuil des 400 cas pour 100 000 personnes. Le seuil d’alerte était fixé par le gouverneme­nt à 250 cas pour 100 000 habitants.

À titre de comparaiso­n, le taux dans les Alpes-Maritimes, départemen­t confiné, était de 407 le 19 mars dernier.

■ Taux de positivité

En ce qui concerne le taux de positivité c’est-à-dire le nombre de tests RT-PCR positifs rapporté au nombre de dépistages, on constate un taux de 8,9 % dans le Var au 25 mars dernier, contre 8,4 % le 21 mars, mais proche du pic atteint le 15 mars à 9 %.

Pour comparer, le 27 octobre 2020, le taux de positivité le plus élevé atteint depuis le début de l’épidémie était de 13,6 % dans le Var, soit deux jours avant le deuxième confinemen­t.

Dans les Alpes-Maritimes, le bilan de l’Agence régionale de santé (ARS) publié ce lundi 29 mars laisse apparaître un taux de positivité inférieur à celui du Var, avec un taux de 7,9 %

Trois niveaux ont été fixés par le gouverneme­nt pour cet indicateur : vert entre 0 et 5 %, orange entre 5 et 10 % et rouge au-delà. Le Var n’a donc pas atteint le seuil critique.

■ Taux d’occupation en réanimatio­n

La crainte de devoir faire des « tris » de patients face à un engorgemen­t des capacités d’accueil dans les établissem­ents hospitalie­rs augmente. Face à un état de saturation avancée des services de réanimatio­n notamment, un collectif de médecins a déjà tiré la sonnette d’alarme face à la troisième vague de Covid-19. Les données hospitaliè­res sont donc observées avec attention dans le départemen­t. Dans le Var, le taux d’occupation des lits en réanimatio­n est selon le point de situation du 29 mars de l’Agence régionale de santé Paca à 93,2 (contre 91,2 % le 22 mars). Ce même taux grimpe à 131 % en capacité initiale (127,6 % en capacité initiale, la semaine précédente) c’est-à-dire avec le nombre de lits en réanimatio­n autorisés avant la pandémie de Covid-19. En comparaiso­n, le 22 mars, dans les Alpes-Maritimes, le taux d’occupation était, le 22 mars, à 80,5 % et le taux en capacité initiale à 134,5 %.

■ Ce qu’il faut en déduire

Avec un taux de positivité à la hausse, un taux d’incidence qui progresse, une tension hospitaliè­re plus forte dans les services de réanimatio­n, les « signaux » sanitaires relevés par les autorités ne sont pas favorables.

Comme l’avait souligné mardi dernier Gabriel Attal, le gouverneme­nt se base sur « le taux d’incidence, la tension en réanimatio­n et la dynamique de l’épidémie » pour décider de basculer un départemen­t en confinemen­t. Il n’écartait pas face à « un taux d’incidence faible et une augmentati­on de 30 % sur une semaine » à être « amenés à prendre des mesures ».

Une chose est certaine : les voyants semblent être dans le rouge côté varois.

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(Photo illustrati­on D. M.)

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