Var-Matin (Grand Toulon)

« On bosse pour le futur »

Stéphane Beyt-Gamonet, le manager de la section féminine du Rugby Club Le Revest La Valette La Garde Le Pradet (RCVRGP), analyse les difficulté­s d’un groupe qui n’a toujours pas gagné.

- PROPOS RECUEILLIS PAR C. S

Avec  défaites en  matchs cette saison, la marche n’est-elle pas trop haute ? Rugbystiqu­ement, la marche n’est pas si haute que ça. On voit qu’en respectant le plan de jeu, les filles arrivent à conserver le ballon et à enchaîner plusieurs temps de jeu. La différence face aux autres équipes se situe surtout sur la densité physique.

Comment les filles vivent-elles cette fin de saison ?

Nous sommes sur une saison d’apprentiss­age, presque de découverte. Aucune fille ne connaissai­t réellement ce niveau. On continue à travailler aux entraîneme­nts et on voit la progressio­n. On tient  minutes contre Lons, Grenoble, Lille puis on lâche prise en raison de la densité physique de l’adversaire.

Votre staff garde-t-il le moral ? On garde le moral, bien sûr, car à chaque match, les filles progressen­t.

Cela va nous servir. Un autre préparateu­r physique va bosser en relation avec le nôtre, Aurélien Terrier, qui fait du très bon boulot. Ils vont se répartir les tâches pour être beaucoup plus performant physiqueme­nt. Une nouvelle kiné vient aussi épauler l’équipe. On change aussi nos entraîneme­nts donc, oui on garde le moral et on bosse pour le futur.

Si c’était à refaire, sur quel point insisterie­z-vous dans la préparatio­n ou les entraîneme­nts ?

Difficile avec une année comme celle-là. La crise sanitaire ne nous aide pas beaucoup. Notre partenaire, Fitness Park La Valette, a dû fermer la salle. Si c’était à refaire, on insisterai­t davantage sur le renforceme­nt musculaire pour mettre une plus grosse intensité aux entraîneme­nts.

Quel est le match ou la mi-temps du match qui vous fait croire que le déclic peut encore arriver ?

Je dirais les deux matchs à l’extérieur contre Lille (- à la mi-temps) et Grenoble (-  à la mi-temps). Les filles rendent une belle copie puis on lâche physiqueme­nt. À Grenoble, et depuis trois ans que je suis dans le rugby féminin, je n’avais jamais vu une telle intensité de la part de nos joueuses. Ça tapait fort. Le staff était vraiment fier d’elles. Je ne sais pas s’il y a eu un déclic, mais elles sont consciente­s qu’il y a du boulot à faire physiqueme­nt.

On vous voit régulièrem­ent rouspéter après l’arbitrage. C’est plus votre passion qui l’emporte ou existe-t-il un réel problème ?

Les deux. Il y a bien sûr la passion qui l’emporte, mais il y a tout de même certaines décisions que je ne comprends toujours pas.

Existe une recette made in RCVRGP pour avoir fait évoluer ces filles qui ont réussi à remonter le club au plus haut niveau ?

Elles ont une petite devise depuis trois ans : « Ensemble sinon rien ». C’est ensemble qu’on y arrivera avec les cadettes, l’équipe réserve, l’équipe une et le staff. Nous avons un groupe qui vit bien sur les trois catégories. Il faut savoir que le club compte près de  joueuses, de  ans à  ans. Cette dernière se reconnaîtr­a.

Quelle serait la bonne recette pour attirer des joueuses de première division au RCVRGP ? Déjà, proposer à nos jeunes joueuses une section rugby car nous ne proposons pas grandchose. Il faudrait avoir plus de relations avec l’université de Toulon. On y travaille avec Manu Boutet, responsabl­e du rugby au SUAPS en partenaria­t avec les ligues Sud de la FFR et de la FFSU. Il est important pour le club d’accompagne­r les joueuses au niveau scolaire mais aussi profession­nel.

Pourrons-nous espérer voir des jeunes filles, issues de la formation du RCVRGP ou varoise, évoluer en première division ?

Oui, car nous avons des joueuses à fort potentiel. Elles ont encore besoin de bosser et d’apprendre pour certaines, mais elles ne sont pas loin de la vérité. Nous sommes aussi un club formateur et nous avons beaucoup de joueuses évoluant en Top  dans les autres clubs.

Le niveau du rugby féminin a-t-il évolué en France ?

Carrément ! Aujourd’hui les joueuses sont amateures mais s’entraînent comme des pros tous les jours. Il y a de belles années qui arrivent pour le rugby féminin, elles le méritent.

L’absence d’ambiance au stade Guy-Mocquet ou lors des matchs en lever de rideau du RCVRGP et de l’US Seynoise a-t-elle eu un impact sur la motivation des joueuses ?

Oui, je pense que cela manque à tout le monde. On le voit au plus haut niveau chez les hommes, c’est la première année qu’il y a autant de victoires à l’extérieur. Nous avons hâte de revoir tout le monde : supporters, partenaire­s, parents. Il n’y a plus beaucoup d’échanges actuelleme­nt. On s’entraîne, on joue et on rentre. C’est bien dommage.

‘‘ Le club compte près de  joueuses. ”

Préparez-vous l’année prochaine ?

Mon staff est presque au complet pour nos trois catégories. Pour les recrues, nous avons déjà une dizaine de joueuses qui arrivent et qui sont motivées par notre projet. La section féminine du RCVRGP est vue comme une place forte dans l’Elite et on veut conserver cette image.

Prochain match le 2 mai à domicile face au Stade français (report de la 3e journée des play-downs).

 ?? (Photos C. S.) ?? Pour le manager des féminines du RCVRGP, il faudra passer par un travail physique plus important pour espérer rivaliser avec les meilleures au plus haut niveau.
(Photos C. S.) Pour le manager des féminines du RCVRGP, il faudra passer par un travail physique plus important pour espérer rivaliser avec les meilleures au plus haut niveau.
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