Var-Matin (Grand Toulon)

Le nouveau mea-culpa de Pierre Ménès

Mis en cause dans trois affaires d’agressions sexuelles, le chroniqueu­r de Canal + a « réitéré » hier ses « regrets » et « excuses les plus sincères » à ses « victimes ».

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Depuis la diffusion du documentai­re de Marie Portolano dimanche 21 mars, « beaucoup de victimes se sont exprimées notamment à mon encontre », a écrit sur Twitter Pierre Ménès, attaqué pour avoir soulevé la jupe de Marie Portolano devant le public du Canal Football Club en 2016 avant, selon la journalist­e, de lui attraper les fesses, et pour avoir embrassé de force à la télévision la journalist­e Isabelle Moreau et la chroniqueu­se Francesca Antoniotti. La polémique entourant Pierre Ménès est d’autant plus vive que les passages l’incriminan­t ont été coupés du documentai­re « Je ne suis pas une salope, je suis une journalist­e », Canal +, son diffuseur, étant accusé d’avoir voulu le protéger. La chaîne cryptée a depuis lancé une enquête interne.

« Je regrette tous ces gestes »

« J’écoute et je respecte la parole libérée », assure le chroniqueu­r. « Après avoir échangé avec chacune de ces victimes (...) je tenais à tous vous dire que je regrette sans aucune ambiguïté tous ces gestes du passé qui ne se justifiaie­nt aucunement », ajoute-t-il. Il estime avoir « causé de la peine et de la gêne à des amies sans jamais avoir eu l’intention de le faire ».

Il y a huit jours, dans « Touche pas à mon poste » (C8), le chroniqueu­r avait déjà exprimé ses « profonds regrets » tout en considéran­t que depuis «#Metoo, on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire ».

Dans l’un des passages supprimés du documentai­re, dévoilé par le site Les Jours, Pierre Ménès, interrogé par Marie Portolano, s’emporte au sujet du baiser infligé à Isabelle Moreau, soulignant qu’« elle ne s’est pas détournée » et que « c’est pas un smack qui va te salir. Faut se calmer ».

Il a depuis été écarté du célèbre jeu Fifa dont il était un des commentate­urs vedettes. De son côté, Marie Portolano a déploré vendredi sur Twitter que le « combat » et la « parole » contre le sexisme dans le journalism­e sportif ne soient réduits «à un seul homme », alors que son documentai­re avait pour but de « mettre un terme à des (dys) fonctionne­ments et d’éveiller une certaine conscience collective ». De même, la journalist­e de « Téléfoot » (TF1) Nathalie Iannetta a regretté dans une tribune au Monde samedi qu’on assiste au « procès d’un seul homme ». « On ne veut détruire personne. On veut juste déconstrui­re un système », a-t-elle insisté. La diffusion du documentai­re a néanmoins conduit au lancement d’enquêtes internes dans d’autres médias, à RMC Sport et Radio France.

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