Allumez les feux !
Durant la longue coupure hivernale, le temple varois des sports mécaniques s’est doté de nouveaux systèmes de signalisation et de tracking. Éclairage
Il y a un demi-siècle, sa sortie de terre avait propulsé les sports mécaniques dans une nouvelle ère. Circuit avant-gardiste à l’aube des années 70, le Paul Ricard demeure à la pointe de l’innovation aujourd’hui. En atteste l’habit de lumière flambant neuf qu’il vient de revêtir. De quoi anticiper les prochaines évolutions des réglementations FIA et FIM concernant les pistes Grade 1.
« Tous les tracés qui accueillent des Grands Prix F1 ou MotoGP devront se conformer en 2023 à un nouveau cahier des charges en matière de signalisation » , explique André Rey, le directeur sportif du théâtre varois du Grand Prix de France. « Ici, nous avons décidé de prendre une longueur d’avance pour la sécurité des usagers. »
En association avec la société barcelonaise Alkamel Systems (AKS), épaulée par les experts en LED pour les sports mécaniques Pixelcom, vient ainsi d’être conçue une solution digitale dernier cri. Pas moins de vingt panneaux LED jalonnent désormais le ruban d’asphalte du Castellet à géométrie variable (247 configurations). Des indicateurs qui peuvent être pilotés par les commissaires en poste dans les voies de sécurité ou par une gestion centralisée depuis le PC Piste.
« Il suffit de faire un tour, le progrès saute aux yeux »
Le dispositif comprend également un ensemble de feux de départ FIA Grade 1, d’une hauteur de 1,6 m, avec répéteur en milieu de grille. Un grand écran de 4 m2 permet de diffuser les messages de la direction de course aux concurrents en action. En sortie des stands, un feu bleu asservi à une caméra prévient les pilotes de l’arrivée d’un véhicule dans la ligne droite. Enfin, trois feux répéteurs visibles en prégrille et depuis les garages permettent à tous les intervenants de connaître le statut de la piste. En conséquence, pour la Formule 1, plus besoin désormais d’installer son propre système sur place en amont de l’étape française, comme ce fut le cas en 2018 et 2019. « Il suffit de faire un tour, le progrès saute aux yeux », souligne André Rey. «Je pense en particulier aux pilotes moto dont le champ de vision est réduit quand ils prennent de l’angle dans les virages. Là, l’intensité des feux et leur placement rendent la signalisation beaucoup plus efficace. En cas de problème, un accident, une chute, on gagne en réactivité, indéniablement. »
En parallèle, le système de tracking voit aussi ses performances optimisées avec l’implantation de sept nouvelles antennes GPS autour du circuit. La direction de course en bénéficie directement puisqu’elle peut suivre les positions et les déplacements en temps réel.
Autre progrès : on a la capacité de « rejouer les mouvements ». Avec les enregistrements vidéo et audio, les équipes peuvent procéder à un débriefing complet et améliorer leurs délais et techniques d’interventions. « La conception de ce dispositif global en partenariat avec des acteurs réputés des sports mécaniques permet au circuit Paul Ricard d’être aujourd’hui une nouvelle référence mondiale » , se réjouit Stéphane Clair. Un directeur général qui regarde déjà au-delà : « Nos équipes d’ingénierie travaillent dès à présent pour pouvoir déployer cette solution sur d’autres circuits. »