HISTOIRES DE GRUES
Comme sa jumelle il y a 4 ans, la seconde grue Caillard vient d’être découpée sur un quai du terminal fret de Brégaillon. Depuis 1979, ces engins avaient fait l’histoire du port de commerce.
Elle avait connu les débuts du port de commerce de Brégaillon, en . Il y a quelques jours, la vieille grue Caillard a finalement été démantelée, comme sa « jumelle » en . L’occasion de revenir sur quelques chargements insolites.
Personne, à moins d’un grutier particulièrement sentimental, ne pleurera ces vieilles poutres métalliques fabriquées au Havre et assemblées dans la rade en 1979. N’empêche qu’avec le démantèlement, il y a quelques jours, de la deuxième grue Caillard, c’est bien une page de l’histoire du port de commerce de La Seyne qui se tourne. Rappelons que sa jumelle, l’autre flèche bleue qui imposait jadis sa silhouette majestueuse à l’horizon du terminal fret de Brégaillon, avait, elle, déjà fait la joie des ferrailleurs en 2017.
Vétuste, la doyenne ne servait plus depuis quelque temps quand la Chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV), sa propriétaire, a pris la décision de s’en séparer. Il faut dire qu’avec ses 25 tonnes et ses 45 mètres sous toise, elle occupait du linéaire de quai. Montée sur 150 mètres de rails, elle était aussi considérée moins polyvalente et plus « limitée en capacité » que les nouvelles générations d’engins portuaires.
Un premier bateau ivoirien en
Avec sa disparition, ce sont aujourd’hui les images de 40 années de manutention au service des agents et dockers qui remontent. Car les « soeurs Caillard » ont tout connu en matière de chargement et de déchargement des navires : du premier bateau accueilli à Brégaillon – le Voulla ,unbâtiment ivoirien transportant du bois – jusqu’aux trois rouliers turcs par semaine et leurs bords remplis de poids lourds.
Quant à l’identité de leurs successeurs éventuels, qui viendraient s’ajouter à la « Liebherr » arrivée en 2014, elle n’est pas encore connue. « De nombreuses activités, y compris avec des moyens de grutage adaptés, sont appelées prochainement à perpétuer l’histoire dans une dimension plus moderne », commente-t-on sobrement à la CCIV. La question reste d’évaluer au plus juste la rentabilité de pareil investissement. Car si la chambre consulaire a bien des pistes pour ouvrir de nouvelles lignes de fret à Brégaillon, terminal en pleine mutation, elles s’orientent pour l’instant davantage sur du roulant. Et les actuels transferts de tuyaux, de vrac ou de colis lourds, dans l’ADN du port de commerce depuis quatre décennies, ne nécessitent peut-être pas, pour l’instant, que l’on remplace trop vite les « soeurs Caillard » dans le coeur des grutiers.