Var-Matin (Grand Toulon)

Prison avec sursis pour le « forcené » de Cuers

L’homme qui s’est enfermé chez lui pendant plusieurs heures début mars, après avoir menacé ses voisins, a été jugé hier devant le tribunal judiciaire de Toulon.

- F. D.

Seize mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans : c’est la peine prononcée, hier, par le tribunal judiciaire de Toulon à l’encontre d’un Toulonnais de 55 ans qui s’était reclus pendant quatre heures dans sa maison de Cuers le 10 mars dernier. Les gendarmes avaient fait appel à leur unité d’élite pour l’en débusquer. Arme ou pas arme ? Toujours estil que le propriétai­re de la maison, en conflit avec son voisin, avait menacé de « tout faire exploser. »

Hier, il a comparu détenu devant le tribunal correction­nel pour menace de mort réitérée et détention d’arme. Il a expliqué en visioconfé­rence avoir eu un différend de longue date avec le propriétai­re de la maison voisine.

Entre les deux maisons à Cuers, une servitude de passage avait été empruntée par des camions pour effectuer des travaux. Ce qui avait fait bondir le mis en cause qui estimait que cela dégradait son terrain. Il était alors sorti avec un objet caché sous un drap : un fusil selon l’accusation ; seulement un outil pour la défense.

Toujours est-il que le voisinage a eu très peur. En partie civile, Me Aurore Boyard a demandé 2 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice psychologi­que subi par son client, le voisin le plus immédiat. « C’est un retraité de 71 ans qui a très mal vécu tout ça. Il est suivi par un médecin depuis. C’est pourquoi, je vous demande d’interdire au prévenu de rentrer en contact avec la victime », a-t-elle plaidé.

« Trois négociateu­rs mobilisés »

« Trois négociateu­rs mobilisés et quatre heures de discussion ont été nécessaire­s pour débusquer ce monsieur de chez lui ! », a rappelé la magistrate du parquet à propos du « forcené ». « Il disait tout vouloir faire sauter et je m’inquiète quant à sa sortie de prison. Certes, il a de gros problèmes psychologi­ques. Je réclame une obligation de soins primordial­e, une interdicti­on de détenir une arme pendant 5 ans, et 16 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire ainsi que son maintien en détention. »

En défense, Me Charlotte Barriol a dénoncé « un dossier qui a pris une ampleur injustifié­e. Les faits sont reconnus par mon client. Est-ce utile de le maintenir en prison ? Non. Qu’il se fasse soigner ? Oui. Je vous demande donc une peine adaptée. »

Le tribunal a fait obligation au mis en cause de verser 500 euros à la victime, de résider désormais chez son père dans la Drôme et de ne plus apparaître près du domicile de la victime. Il lui est également interdit de détenir une arme pendant cinq ans.

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(Photo F. D.) Le suspect avait menacé de « tout faire exploser ».

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