Les enseignants du 1er degré pas tous en capacité de faire du distanciel
« À cette heure, nous n’avons aucune indication de l’inspection académique sur la marche à suivre ».
La réaction de cet enseignant toulonnais, hier en fin d’aprèsmidi, pourrait être reprise en choeur par ses homologues des écoles primaires et maternelles…
En effet, comment alors que l’école est encore en vigueur en présentiel ces jeudi et vendredi, préparer, en distanciel, les classes de mardi, jeudi et vendredi prochains ?
Les enseignants doivent-ils rogner sur leur week-end prolongé ou simplement improviser un semblant d’envoi par mail aux parents ?
Des questions qui ont l’art de mettre les représentants de la profession en rogne.
« Comme d’habitude, il y a des annonces gouvernementales mais personne n’est préparé en amont et nous apprenons tout par les médias » , se désole-t-on au siège du SNUippFSU 83.
Le syndicat majoritaire dans le premier degré module par ailleurs son discours sur la mise en place de cours à distance.
Sac de noeuds organisationnel
« Tout dépend du niveau de classe, de l’école, etc. Si l’on est en REP + (Réseaux d’éducation prioritaire, Ndlr) par exemple où des parents n’ont pas accès au numérique, comment fait-on ? Il faut distribuer des photocopies ? Si le ministère pense qu’en nous prévenant au dernier moment, on peut faire face parce que la situation s’est déjà produite par le passé, il se trompe ! », explique Alain Tournay, co-secrétaire général du SNUipp-83. Autres inconnues, les consignes en vigueur pour les enfants des personnels soignants et prioritaires accueillis en classe dès mardi. Sans parler des modalités pour les enseignants qui eux-mêmes ont des enfants à faire garder…
« En principe nous avons une autorisation d’absence si les enfants sont jeunes… », glisse un professeur.
Là encore, l’organisation scolaire présage de sacrés sacs de noeuds.