« Les parents ne sont pas des professeurs nés »

Présidente de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) dans le Var, Magali Rodriguez ne souhaite pas faire de politique, « mais on a une nouvelle fois été mis devant le fait accompli », constate-t-elle ce jeudi, au lendemain de l’intervention présidentielle.

Et pas besoin d’attendre les remontées des adhérents de la Peep pour toucher du doigt les difficultés résultant des annonces d’Emmanuel Macron. Notamment l’école en distanciel et l’avancement de deux semaines des vacances de printemps. Même si elle ne conteste pas la nécessité de fermer les écoles afin de freiner l’épidémie, Magali Rodriguez n’ignore rien des difficultés d’organisation, voire des inégalités que cette décision suscite.

« On va encore devoir faire les enseignants à la maison. Or, quel que soit l’âge des enfants, les parents ne sont pas des professeurs nés. Jusqu’au CM, ça peut aller. Après, ça devient vite plus compliqué. Et puis, ça s’ajoute au télétravail. De nombreuses familles en souffrent ».

Le décrochage, « une réalité, surtout en lycée »

À cela s’ajoutent d’éventuelles difficultés techniques. « Même si les collégiens et lycéens disposent de tablettes qui fonctionnent à peu près, toutes les familles n’ont pas d’abonnement Internet. Par ailleurs, la connexion peut être vite saturée si toute la famille l’utilise en même temps ».

Sans sous-estimer le risque de décrochage – «une réalité, surtout en lycée » – Magali Rodriguez évoque aussi quelques inquiétudes pour la fin de l’année. Pour le rythme des plus jeunes d’abord. « En avançant les vacances de deux semaines, la fin de l’année scolaire va être longue ».

Pour les élèves de terminale ensuite. « L’épreuve de philosophie et le grand oral sont maintenus pour l’instant. Les élèves seront-ils prêts à temps ? »