Des munitions d’armes de la Résistance dans le jardin
Alors qu’ils étaient en train de réaliser des travaux dans le jardin de leur maison au Castellet, Sébastien et son fils Mathis sont tombés sur des munitions en creusant.
Une vingtaine de munitions pour des armes françaises datant de la guerre 39-45. Le week-end dernier, Mathis aide son père qui construit un muret pour séparer sa maison du terrain voisin. Alors qu’il entreprend de couper les racines récalcitrantes d’un arbre à la hache, l’adolescent déterre plusieurs munitions intactes. « Je lui ai dit de tout stopper, explique son père Sébastien. J’ai eu une sueur froide, on ne sait jamais ce qu’on peut trouver. J’avais peur qu’il y ait une grenade ou un obus datant de la guerre. En passant le détecteur de métaux, il n’y avait finalement que des balles .»
Une découverte qui n’était pas une première pour le Castellan. En décembre 2019, lors de l’acquisition de son terrain, Sébastien avait déjà trouvé des munitions cette fois-ci ayant appartenu aux Allemands lors de la guerre.
À la découverte du passé
De quoi donner l’envie au propriétaire du lieu de creuser un peu pour mieux connaître le passé de son acquisition. Curieux, Sébastien fouille sur Internet et contacte l’ancien propriétaire.
« C’est un terrain qui a une histoire. Quand j’ai dit au vendeur que j’avais trouvé des munitions de la Seconde Guerre mondiale, il n’était pas étonné. Son grand-père, Albert Thomas, était résistant et ancien maire du Castellet (lire ci-dessous). Ce terrain était un ancien verger, ce n’était que de la restanque et les Résistants y avaient dissimulé des balles. Plus tard, il ne s’était plus souvenu où précisément. »
Un haut lieu de la Résistance
Car le terrain situé boulevard des Acacias, au Brûlat, est à proximité d’un ancien haut lieu de la résistance : la grange hébergeant l’émetteur radio.
« La grande porte marron, à quelques mètres, était un abri pour les Résistants, notamment les Maquisards pendant la Seconde Guerre mondiale. La proximité directe entre cet endroit et les munitions s’explique du coup. Pour les munitions allemandes que j’ai retrouvées, le petit-fils de Monsieur Thomas m’a expliqué qu’il y avait un fief allemand au niveau de la route du Camp. Les Résistants l’avaient attaqué et avaient récupéré les munitions présentes sur place. » Une histoire sur fond de Libération qui a beaucoup intéressé le propriétaire. « Ce qui me plaît, c’est que ce n’est pas un terrain lambda, c’est un endroit qui a servi de cadre à des pans d’histoire importants. C’était chouette de découvrir tout ça. Maintenant, j’ai contacté les gendarmes, on va leur déposer ces munitions pour qu’ils les détruisent. »