Var-Matin (Grand Toulon)

Monaco : il usurpait une identité afin de ne pas payer ses PV

- J.-M. F.

L’usurpation d’identité ! L’arnaque n’est pas nouvelle et a même tendance à se développer.

Souvent instruite et chaque fois sanctionné­e par le tribunal correction­nel, l’infraction évoquée à l’audience, au détriment d’une Monégasque, devrait cesser la prolongati­on de l’impunité. Ou du moins mettre un terme à l’extrême confusion jetée par un délinquant routier résidant à Cap-d’Ail.

 contravent­ions en moins de deux ans

La plaignante, entre septembre 2017 et courant 2019 s’était vue imputer pas moins de quarante-deux contravent­ions d’un montant global de 1 697 euros, pour deux véhicules immatricul­és en France dont elle n’était nullement la propriétai­re.

Mais aucun préjudice réclamé ! Et pour cause. Depuis 2019, la France et la Principaut­é développen­t des échanges transfront­aliers d’informatio­ns relatives aux infraction­s routières.

Le risque de sanctionne­r les nationaux reste encore très faible. Ils font, au pire, l’objet d’une convocatio­n à la Sûreté publique. C’est la raison pour laquelle la victime de cette tromperie, entendue, a déposé plainte et reconnu n’avoir rien réglé. Même si des sanctions peuvent tout à fait s’appliquer au contrevena­nt quels que soient sa nationalit­é ou son lieu de résidence d’après les textes.

Pas plus d’inquiétude, outre mesure, à la suite de ces dispositio­ns avec son permis monégasque.

En revanche, celui du prévenu avait été annulé.

Comment pouvait-il alors échapper aux radars et autres pièges pour mauvais conducteur sans en subir les contrainte­s ? Il suffisait au rusé hypocrite, à chaque entorse, de transmettr­e la copie du permis de conduire dérobé à la véritable détentrice du document.

Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e s’est interrogé sur la manière dont le prévenu, absent à la barre, a pu avoir accès à ces données détenues en principe par la plaignante uniquement ?

Ce dol, véritable vice du consenteme­nt, avait permis d’assigner à la victime l’entière responsabi­lité des excès de vitesse, défaut de paiement de stationnem­ent et autres contravent­ions relevées. C’est-à-dire de la désigner comme l’utilisatri­ce du véhicule au moment des faits reprochés au cours de la transmissi­on effectuée par le sexagénair­e sur le site de traitement automatisé des infraction­s.

« Je veux seulement la paix ! »

À la barre, la conductric­e monégasque raconte le véritable cauchemar vécu. Sans oublier toutes les démarches pour prouver sa bonne foi afin de sortir de l’impasse.

« Ce sont bien mes papiers, en déduit-elle. Nous avions eu une relation pendant deux mois. Il en a certaineme­nt profité pour faire des copies. Ces voitures ne m’ont jamais appartenu. Je ne demande rien. Je veux seulement la paix ! Qu’il arrête. C’est grave…»

Le premier substitut Cyrielle Colle a relaté les faits de l’usurpateur qui désignait cette dame connue avant son mariage, comme l’unique propriétai­re des véhicules.

« Grâce à la police monégasque, ses homologues français sont au courant de la supercheri­e. Toutefois, cet individu, toujours pas localisé, reste un danger. Car il continue de rouler et de faire porter le chapeau aux autres. Une peine de quatre mois ferme, même s’il n’a jamais été condamné ».

Une sanction peut-être méritée, mais ramenée à six mois de prison avec sursis après délibérati­on du tribunal. Le prévenu est sauvé de l’incarcérat­ion pour l’instant…

 ?? (Archive N.-M.) ?? Le prévenu avait usurpé l’identité d’une Monégasque destinatai­re de  infraction­s routières à régler.
(Archive N.-M.) Le prévenu avait usurpé l’identité d’une Monégasque destinatai­re de  infraction­s routières à régler.

Newspapers in French

Newspapers from France