Alexeï Navalny en grève de la faim
Les proches de l’opposant russe, actuellement détenu dans une colonie pénitentiaire très dure, craignent pour sa vie.
L’inquiétude est grandissante parmi les proches d’Alexeï Navalny après l’annonce de sa grève de la faim, l’opposant russe, détenu en colonie pénitentiaire, souffrant déjà de problèmes de santé et ayant tout juste survécu à un empoisonnement. Principal détracteur du Kremlin, le militant anticorruption de 44 ans a annoncé mercredi avoir décidé d’arrêter de s’alimenter pour protester contre ses conditions de détention, accusant l’administration pénitentiaire de lui refuser l’accès à un médecin et à des médicaments et de le « torturer » par privation de sommeil.
Une nouvelle d’autant plus inquiétante pour les proches de M. Navalny que celui-ci souffre déjà de fortes douleurs au dos et a perdu de la sensibilité dans les deux jambes. Selon un message publié sur Facebook par ses proches, M. Navalny a perdu huit kilos depuis son arrivée dans le camp début mars. Des kilos perdus avant même le début de sa grève de la faim, dus au fait que les gardiens le réveillent « huit fois par nuit ».
Le Kremlin muet
La grève de la faim d’Alexeï Navalny s’ajoute à ses problèmes de dos nond-iagnostiqués, mais surtout intervient après qu’il a survécu de justesse il y a moins d’un an à un empoisonnement dont il accuse le Kremlin. À l’issue de trois semaines de coma, il avait passé cinq mois en convalescence en Allemagne. C’est à son retour en janvier qu’il a été interpellé puis condamné à deux ans et demi de prison dans une vieille affaire de fraude qu’il juge politique. L’administration pénitentiaire a quant à elle balayé les inquiétudes concernant la santé de l’opposant, assurant qu’il recevait « toute l’assistance médicale nécessaire » et que personne ne troublait son sommeil. Le Kremlin a dit pour sa part n’avoir « aucun commentaire » à faire. La colonie où est emprisonné Alexeï Navalny, à Pokrov, à 100 km à l’est de Moscou, est considérée comme l’une des plus dures de Russie. L’opposant l’a qualifiée de « camp de concentration ». Il affirme en outre être menacé d’envoi en cellule disciplinaire à cause d’infractions au règlement, comme par exemple se « lever de son lit dix minutes » trop tôt ou encore pour un « refus de participer » à des exercices physiques obligatoires.