Aung San Suu Kyi en accusation, l’ONU redoute « une guerre civile »
L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, détenue depuis le coup d’État militaire du 1er février, a été accusée hier d’avoir violé une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale, au lendemain d’une mise en garde de l’ONU contre un risque de « bain de sang imminent » en Birmanie.
Les autorités « ont entamé le 25 mars une nouvelle procédure, l’accusant d’avoir violé la loi sur les secrets d’État », a déclaré son avocat, Khin Maung Zaw.
Connexions internet suspendues
Elles ont également ordonné aux fournisseurs d’accès de suspendre les connexions internet sans fil dans le pays « jusqu’à nouvel ordre », a indiqué un opérateur de télécommunications. Les autorités ont déjà ordonné la suspension des transferts de données mobiles et cette nouvelle coupure risque de paralyser les communications en ligne dans le pays où très peu de gens ont accès à des lignes fixes.
Plus de 535 personnes, dont de nombreux étudiants, des adolescents et de jeunes enfants, ont été tués par les forces de sécurité en deux mois, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques. Des centaines d’autres, détenues au secret, sont portées disparues. La prochaine audience est fixée au 12 avril.
La lauréate du Prix Nobel de la paix 1 991 est également poursuivie pour « incitation aux troubles publics ». Des accusations d’avoir perçu plus d’un million de dollars et onze kilos d’or de pots-de-vin s’y ajoutent, mais elle n’a pas encore été inculpée de « corruption ». Si elle est reconnue coupable, elle encourt de longues années de prison, risquant d’être bannie de la vie politique.