Deschamps, l’heure des choix pour l’Euro
Le dernier stage des Bleus avant la publication, fin mai, de la liste des joueurs appelés pour l’Euro, a offert des précieux enseignements au sélectionneur
Le sélectionneur des champions du monde en titre ne dispose certes pas de « toutes les données », comme il le répète souvent en référence aux éventuelles blessures notamment. Mais Didier Deschamps connaît l’essentiel des heureux élus qui sortiront de son chapeau dans deux mois pour partir à l’assaut de l’Euro.
Ils y seront
« Plus le noyau dur est important, mieux c’est » , a répété Deschamps ces derniers jours, en marge du rassemblement de mars consacré aux qualifications au Mondial-2022 et clôturé par deux succès étriqués, au Kazakhstan (2-0) et en Bosnie (1-0), après un nul contre l’Ukraine (1-1) pour commencer.
Neuf des onze titulaires de la finale du Mondial-2018 n’ont ainsi aucun souci à se faire car ils disposent du « vécu » si cher au technicien basque et enchaînent les titularisations : Hugo Lloris, Benjamin Pavard, Raphaël Varane, Lucas Hernandez, N’Golo Kanté, Paul Pogba, Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Olivier Giroud. Successeurs désignés de Samuel Umtiti et Blaise Matuidi, Presnel Kimpembe et Adrien Rabiot peuvent aborder sereinement les deux mois de compétition qu’il leur reste en club, comme Steve Mandanda,
doublure expérimentée dans les buts, ou
Kingsley Coman, systématiquement appelé depuis 2019 lorsqu’il était disponible, et très performant.
Ils tiennent la corde
Comme gardien N°3, le Lillois Mike Maignan a délogé le « mondialiste » Alphonse Aréola et s’avance comme option privilégiée. La défense centrale de complément, composée de Clément Lenglet et Kurt Zouma, s’est montrée intraitable au Kazakhstan et semble bien partie pour être du voyage cet été. Pour les défenseurs latéraux, Lucas
Digne tient la concurrence en respect pour le moment à gauche et Léo Dubois profite de l’absence d’alternative à droite, bien que son temps de jeu à Lyon diminue.
Capable d’évoluer des deux côtés, le Madrilène Ferland
Mendy n’est pas loin dans la hiérarchie mais il n’a eu aucune minute de jeu en mars, ce qui complique sa situation malgré une saison étincelante.
Tanguy Ndombélé est en embuscade au milieu pour remplacer le blessé de longue durée Corentin Tolisso. Titulaire à Nur-Sultan et Sarajevo, Thomas Lemar offre au sélectionneur un profil moins offensif que les autres ailiers et Deschamps l’a trouvé « très en forme » et « performant ».
Quant à Ousmane Dembélé, buteur au Kazakhstan, le « Moustique » barcelonais semble enfin épargné par les blessures et « est sur la bonne voie », de l’aveu même de « DD ».
D’autres profils offensifs sont encore du bon côté de la balance : Anthony Martial,
passeur décisif à Nur-Sultan mais toujours un peu gauche lorsqu’il s’agit de conclure, et Wissam Ben Yedder, seulement utilisé une grosse demi-heure lors du match des remplaçants au Kazakhstan.
Ce sera dur
Dans les rangs des champions du monde, Florian
Thauvin est mis de côté de longue date, comme Benjamin Mendy et Djibril Sidibé en défense.
Le milieu Steven Nzonzi, présent en Russie, a lui aussi calé dans la dernière ligne droite, faute de performances brillantes à Rennes. C’est un peu la même histoire pour Nabil Fekir : l’ancien Lyonnais a raté le wagon de mars et peut légitimement s’inquiéter. Parmi les jeunes joueurs récemment lancés par Deschamps, Marcus Thuram apparaît barré par la concurrence au poste d’ailier. Enfin, pour Houssem Aouar, Dayot Upamecano, Jonathan Ikoné et même Eduardo Camavinga, pourtant impressionnant chez les grands en octobre, le Mondial-2022 au Qatar semble être un objectif plus réaliste.