Var-Matin (Grand Toulon)

Une frégate hi-tech a rejoint la rade

Hier midi, la frégate multi-missions Alsace a accosté pour la première fois dans son port-base. En provenance de Lorient, c’est le dernier né des navires militaires français.

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Elle a pointé son étrave effilée vers la grande passe peu après midi, ce vendredi, avant d’accoster au quai d’honneur au terme d’une longue manoeuvre. Depuis les bords de rade, les amateurs de lignes épurées et autres nuances de gris ont pu admirer la « bête », qui découvre son port-base toulonnais. Mais pour les spécialist­es, qu’importe les apparences, son design furtif ou son drôle de radar tournant : la frégate multimissi­ons (Fremm) Alsace, première du nom, est surtout une formidable machine de guerre de 142 m de long. Ce qui se fait de mieux, sur l’eau, en matière de lutte anti-aérienne. Car contrairem­ent aux autres Fremm déjà arrivées au pied du Faron (voir par ailleurs), développée­s spécifique­ment pour la lutte antisous-marine, l’Alsace se veut aussi la spécialist­e de la défense des airs. Cela se traduit notamment par un radar Herakles plus performant dans la surveillan­ce du ciel et des moyens de communicat­ion renforcés. Quant au système de gestion de combat Setis, il peut mettre en oeuvre trentedeux missiles à lancement vertical Aster 15 et Aster 30, de plus longue portée.

Pas encore prête pour le combat

Pour le reste, l’Alsace bénéficie de tout l’arsenal de guerre. Elle est équipée de deux lanceurs pour missiles antinavire, une tourelle de 76 mm, deux canons téléopérés de 20 mm et quatre tubes lance-torpilles. Capable d’embarquer un hélicoptèr­e NH90 (Caïman Marine) mais aussi un drone aérien, le navire de premier rang possède également deux brouilleur­s, deux lance-leurres antimissil­es et deux lance-leurres anti-torpilles. Mais ne comptez pas sur la Marine pour disserter plus avant sur son nouveau fleuron : l’Alsace n’est pas encore prête à s’aguerrir sur les théâtres d’opération, où elle pourra être amenée à conduire des missions spéciales, à escorter un portehélic­optères ou le porteavion­s Charles-de-Gaulle dans le cadre d’un groupe aéronaval. Mis à l’eau en avril 2019 à Lorient, le navire doit encore conduire des essais en Méditerran­ée, sous l’égide de la Direction générale de l’armement et de l’industriel Naval Group. D’après le site spécialisé Meretmarin­e.com, il s’agirait de tester les aspects liés à la défense aérienne avec le concours d’aéronefs et du centre DGA de l’île du Levant. Sa livraison à la Marine nationale, qui y affectera 123 marins (plus 14 personnes pour le détachemen­t hélicoptèr­e), n’est pas prévue avant l’été.

Et ensuite ? Toulon accueiller­a un autre bâtiment high-tech. Il s’agira de la Lorraine, la soeur jumelle de l’Alsace, qui a été mise à l’eau en novembre dernier après trente mois de travail de l’industriel sur son chantier morbihanna­is, et qui doit intégrer la Force d’action navale l’an prochain. Ces deux frégates multi-missions à capacité de défense aérienne renforcées (dites « DA ») vont remplacer les Cassard (désarmée en 2019) et Jean-Bart (désarmemen­t en cours).

D’après les spécialist­es, les bénéfices en matière de lutte au-dessus de la surface, qui s’ajoutent à leurs excellente­s capacités de lutte sous la mer, font de l’Alsace une référence mondiale en la matière.

 ??  ??
 ?? (Photo Laurent Martinat) ?? Un nouveau navire militaire aux lignes furtives est arrivé hier à Toulon. Il s’agit de l’Alsace, une frégate multi-missions avec des capacités renforcées de défense aérienne.
(Photo Laurent Martinat) Un nouveau navire militaire aux lignes furtives est arrivé hier à Toulon. Il s’agit de l’Alsace, une frégate multi-missions avec des capacités renforcées de défense aérienne.

Newspapers in French

Newspapers from France