Var-Matin (Grand Toulon)

Bernard Lemaître « écoeuré »

Son club éliminé sur tapis vert, le président Bernard Lemaître se montre ulcéré par la gestion de l’EPCR. Il envisage même de boycotter la prochaine édition de la coupe d’Europe.

- PHILIPPE BERSIA

La belle histoire du RCT et de la coupe d’Europe est bien terminée. Après l’épisode rocamboles­que du RCT chez les Scarlets début janvier, voilà sa copie presque conforme au Leinster. Battus sur tapis vert par les Gallois de Llanelli pour avoir refusé de jouer face à une équipe potentiell­ement touchée par la Covid, les Toulonnais ont été déclarés perdants au Leinster, hier soir, sans même avoir pu défendre leurs chances. Cette fois parce qu’ils étaient euxmêmes potentiell­ement contaminés du fait d’un cas de Covid déclaré mercredi. Pour le président du RCT, Bernard Lemaître, c’est vraiment trop : « Aujourd’hui, cela devient récurrent, il y a beaucoup d’amertume. Ce sentiment va s’atténuer avec le temps mais pour l’instant, c’est dur. Le staff est écoeuré, les joueurs aussi... »

« Traités comme des Kleenex »

Alerté depuis mercredi d’un cas de Covid au RCT, l’EPCR (l’organisate­ur des coupes d’Europe) avait déjà tous les éléments en main pour trancher sur l’issue de cette rencontre avant que les Toulonnais ne s’envolent pour Dublin. Et ils auraient compris à ce moment que la prudence prévale. Au lieu de quoi, elle leur a encore imposé de respecter un protocole particuliè­rement musclé auquel ils se sont pliés (lire ci-contre), pour finalement les renvoyer chez eux à quelques heures du coup d’envoi, sans jamais les prévenir de la possibilit­é d’annulation du match : « On a vraiment été traité comme des Kleenex assure Bernard Lemaître, et ça fait deux fois ! »

D’après la LNR, qui en a informé Bernard Lemaître hier après-midi, « c’est le gouverneme­nt irlandais qui ne voulait pas que la rencontre se tienne. C’est donc une décision politique à laquelle tout le monde devait se plier. Mais dans ce cas, l’EPCR avait la responsabi­lité de faire jouer ce match ailleurs que sur le sol irlandais. Nous avons d’ailleurs aussitôt fait savoir que nous étions prêts à accueillir le Leinster à Toulon, à Paris, où ils voulaient. Et que ce soit demain (aujourd’hui, Ndlr) ou dimanche... »

Aucune illusion

Cette requête aurait-elle pu être entendue ? Bernard Lemaître se devait au moins d’essayer, mais il ne se faisait guère d’illusion sur la décision finale de l’EPCR. « On connaît sa réponse d’avance », lâchait le président avant même d’apprendre le verdict de la commission de résolution des résultats : la défaite du RCT sur tapis vert.

Quoi qu’il en soit, Bernard Lemaître est ulcéré par la désinvoltu­re de l’EPCR et se trouve sur le point d’en divorcer : « Je suis complèteme­nt dégoûté. Et aujourd’hui, franchemen­t, je ne sais pas du tout si je continuera­i à inscrire le Rugby club toulonnais en coupe d’Europe. C’est une compétitio­n gérée par des gens qui ne sont pas profession­nels et dans ces conditions, elle ne nous motive plus… »

 ?? (Photo Laurent Martinat) ?? Le temps du bonheur européen est bien loin. Après cette nouvelle désillusio­n, Bernard Lemaître, dégoûté, n’est pas loin de divorcer avec l’EPCR. Les joueurs et le staff, eux, devaient rentrer dès hier soir à Toulon.
(Photo Laurent Martinat) Le temps du bonheur européen est bien loin. Après cette nouvelle désillusio­n, Bernard Lemaître, dégoûté, n’est pas loin de divorcer avec l’EPCR. Les joueurs et le staff, eux, devaient rentrer dès hier soir à Toulon.
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