La Caf et la Sécu veulent quitter La Rode
La CAF et la CPAM, qui cherchent à quitter le quartier de La Rode, pourraient laisser vacant l’un des bâtiments les plus imposants de Toulon. Une décision qui ne serait pas sans conséquence
Planté dans le quartier de La Rode, ce mastodonte de béton armé ne laisse personne indifférent. Davantage que son nom, peu usité finalement : au milieu des Ibis, Pélican et autres Condor, l’immeuble Le Corbeau est une construction d’un autre temps. Né dans les années 70 sous la patte de l’architecte Emile David, à une époque où on ne lésinait ni sur les angles droits ni sur la hauteur des bâtiments, il héberge sur 20 000 m2 les sièges départementaux de la CPAM, de la Caf et de l’Urssaf (1), trois copropriétaires réunis au sein de l’Union immobilière des organismes de sécurité sociale. Mais peut-être plus pour très longtemps.
Il y a deux ans, le directeur départemental de la Caf Julien Orlandini avait reconnu que ses services souhaitaient déménager et, dans la foulée, en profiter pour regrouper les différentes antennes toulonnaises. Du côté de la Sécurité sociale, personne ne le dit officiellement, mais c’est un secret de polichinelle : la recherche de nouveaux locaux a commencé depuis des mois. Et si la communication sur le sujet se fait pour le moins timide, c’est que « toute annonce serait prématurée » car des « négociations sont en cours. » Avec qui ? Pour quoi exactement ? Mystère.
Vers un déménagement du côté de La Loubière
Une chose est sûre, donc, le 38, rue Emile-Ollivier, ses seize étages, ses dix ascenseurs et son PC sécurité, n’a plus la cote. Et l’esthétisme « soviétique » du bâti n’a pas grand-chose à voir là-dedans. Ou du moins, pas directement. Car si les organismes de sécurité sociale envisagent bien de partir, le fait que Le Corbeau soit considéré un Immeuble de grande hauteur (IGH), avec ses 50 mètres sous la toise et les contraintes réglementaires qui vont avec, n’est tout de même pas étranger à l’affaire. Les dépenses de fonctionnement sont énormes. Quant à une nécessaire réhabilitation des lieux, pendant laquelle il faudrait reloger les employés, là encore son coût serait prohibitif.
Reste à savoir où tout ce beau monde pourrait déménager. « On souhaite rester à Toulon », assuret-on dans les larges couloirs de la Sécu. Mais encore ?
Le foncier disponible dans le quartier de La Loubière (ex-EDF), voire celui de la friche ferroviaire de la « Cour de Nice », avenue du Commandant Marchand, sont des pistes sérieuses pour y implanter des bureaux et assurer l’accueil du public.
Le maire de Toulon n’a jamais caché qu’il verrait bien des administrations dans la zone. Questionné à ce sujet en début d’année,
Hubert Falco avait pourtant balayé la question. « Peut-être que la Caf viendra là, je ne sais pas, ce n’est pas moi qui le décide. Quant au siège de La Rode, il n’appartient pas à la Ville. Je ne sais pas ce qu’ils en feront… »
On imagine mal, cependant, l’édile se désintéresser totalement du sujet… alors même que le grand bâtiment est situé juste derrière le siège de la Métropole TPM. En cas de départ de la CPAM, de l’Urssaf et de la Caf, d’autres ne manqueraient d’ailleurs pas de s’en émouvoir : depuis des années, à La Rode, une dizaine de commerces, dont bon nombre de 1. Caisse primaire d’assurance maladie, Caisse d’allocations familiales et Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales.