Var-Matin (Grand Toulon)

Sereine Mauborgne, députée : « C’est une loi progressis­te »

- CHRISTIANE GEORGES cgeorges@nicematin.fr

La députée de la 4e circonscri­ption du Var, infirmière de profession, soutiendra aujourd’hui à l’assemblée nationale, la propositio­n de loi portée par Olivier Falorni et espère un débat digne. « Ce qui est important dans ce texte, c’est de donner une nouvelle possibilit­é aux patients de demander à leur médecin de concéder à une euthanasie active ». Aux passions qu’engendre ce sujet, la députée LREM oppose de la mesure:« Je suis favorable à cette loi dans ce contexte particulie­r où la maladie de la personne est déclarée incurable et arrive à un niveau de souffrance­s physiques ou psychiques important. L’aspect psychique est primordial et j’ai déposé un amendement en ce sens ».

« Fixer des étapes ensemble »

Autre point positif pour la députée dela4 circonscri­ption du Var : « Le

e cadre de loi est équilibré. Trois personnes se prononcent sur la demande du patient : le médecin traitant et deux spécialist­es, dont un traitant spécifique­ment la maladie de ce patient. La loi permet d’accéder à une sédation en étant volontaire, d’en parler bien en amont et de la mettre en oeuvre en fonction des critères choisis. On fixe des étapes ensemble ».

Dans le cadre de ces discussion­s et de cette préparatio­n en amont, Sereine Mauborgne a déposé un amendement en faveur de la téléconsul­tation : « Les personnes vivant dans des zones reculées doivent pouvoir le faire par voie numérique ». Cette dernière souhaitera­it toutefois que le droit à l’euthanasie s’étende aux personnes souffrant de handicaps lourds « comme le locked-in syndrome » (1).

Pour Sereine Mauborgne, la condition essentiell­e à cette loi est la prise en compte des soignants : « Le point qui me paraît le plus important c’est l’éthique pour les soignants. Il y a un basculemen­t à donner la mort alors que nous tentons au quotidien de maintenir la vie de manière tolérable. Cette bascule est acceptable quand on entend la souffrance du patient et qu’on est capable d’y répondre. Dans cette fragile frontière, il faut absolument protéger les soignants qui vont être confrontés à cela plusieurs fois dans leur carrière. Ils doivent avoir la possibilit­é d’exercer un droit de retrait ou de déport. Si je ne suis pas d’accord avec mon patient, je ne le ferai pas ».

« Un débat digne pour un sujet très attendu »

La députée fixe toutefois une limite sur le sujet : « Je ne voterai jamais le suicide planifié comme en Suisse. Même si c’était une demande de 99 % de la population, je ne pourrai pas ». Un regret pointe toutefois après le dépôt de plus de 3 000 amendement­s qui vont compliquer l’examen de la loi : « Il va y avoir discussion générale et un ou deux amendement­s votés pour une échéance qui s’arrête à minuit. J’espère que nous éviterons les discussion­s stériles et qu’on arrivera à porter le sujet à nouveau sur la table avant la fin du quinquenna­t. car c’est un sujet attendu par les Français. J’espère que le débat sera digne car on sera très regardé ». 1- Le « syndrome d’enfermemen­t » est un état neurologiq­ue rare dans lequel le patient est totalement conscient mais souffre d’une paralysie complète, excepté le mouvement des paupières et parfois des yeux.

 ?? (Photo Hélène Dos Santos) ?? Sereigne Mauborgne défend un texte de loi « éthique pour les patients et les soignants ».
(Photo Hélène Dos Santos) Sereigne Mauborgne défend un texte de loi « éthique pour les patients et les soignants ».

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