Sereine Mauborgne, députée : « C’est une loi progressiste »
La députée de la 4e circonscription du Var, infirmière de profession, soutiendra aujourd’hui à l’assemblée nationale, la proposition de loi portée par Olivier Falorni et espère un débat digne. « Ce qui est important dans ce texte, c’est de donner une nouvelle possibilité aux patients de demander à leur médecin de concéder à une euthanasie active ». Aux passions qu’engendre ce sujet, la députée LREM oppose de la mesure:« Je suis favorable à cette loi dans ce contexte particulier où la maladie de la personne est déclarée incurable et arrive à un niveau de souffrances physiques ou psychiques important. L’aspect psychique est primordial et j’ai déposé un amendement en ce sens ».
« Fixer des étapes ensemble »
Autre point positif pour la députée dela4 circonscription du Var : « Le
e cadre de loi est équilibré. Trois personnes se prononcent sur la demande du patient : le médecin traitant et deux spécialistes, dont un traitant spécifiquement la maladie de ce patient. La loi permet d’accéder à une sédation en étant volontaire, d’en parler bien en amont et de la mettre en oeuvre en fonction des critères choisis. On fixe des étapes ensemble ».
Dans le cadre de ces discussions et de cette préparation en amont, Sereine Mauborgne a déposé un amendement en faveur de la téléconsultation : « Les personnes vivant dans des zones reculées doivent pouvoir le faire par voie numérique ». Cette dernière souhaiterait toutefois que le droit à l’euthanasie s’étende aux personnes souffrant de handicaps lourds « comme le locked-in syndrome » (1).
Pour Sereine Mauborgne, la condition essentielle à cette loi est la prise en compte des soignants : « Le point qui me paraît le plus important c’est l’éthique pour les soignants. Il y a un basculement à donner la mort alors que nous tentons au quotidien de maintenir la vie de manière tolérable. Cette bascule est acceptable quand on entend la souffrance du patient et qu’on est capable d’y répondre. Dans cette fragile frontière, il faut absolument protéger les soignants qui vont être confrontés à cela plusieurs fois dans leur carrière. Ils doivent avoir la possibilité d’exercer un droit de retrait ou de déport. Si je ne suis pas d’accord avec mon patient, je ne le ferai pas ».
« Un débat digne pour un sujet très attendu »
La députée fixe toutefois une limite sur le sujet : « Je ne voterai jamais le suicide planifié comme en Suisse. Même si c’était une demande de 99 % de la population, je ne pourrai pas ». Un regret pointe toutefois après le dépôt de plus de 3 000 amendements qui vont compliquer l’examen de la loi : « Il va y avoir discussion générale et un ou deux amendements votés pour une échéance qui s’arrête à minuit. J’espère que nous éviterons les discussions stériles et qu’on arrivera à porter le sujet à nouveau sur la table avant la fin du quinquennat. car c’est un sujet attendu par les Français. J’espère que le débat sera digne car on sera très regardé ». 1- Le « syndrome d’enfermement » est un état neurologique rare dans lequel le patient est totalement conscient mais souffre d’une paralysie complète, excepté le mouvement des paupières et parfois des yeux.