Var-Matin (Grand Toulon)

« On a des débits d’eau estivaux »

Georges Olivari, directeur de la Maison régionale de l’eau

- PROPOS RECUEILLIS PARV.G.

Directeur de la Maison régionale de l’eau, à Barjols, Georges Olivari analyse la situation.

Comment se traduit la chute de la pluviométr­ie ?

Notre automne et notre hiver n’ont pas été assez pluvieux. Les cours d’eau sont extrêmemen­t bas, on a des débits qui ressemblen­t à ceux de la période estivale sur l’Argens. À Châteauver­t par exemple, on a ,m/seconde aujourd’hui (hier, Ndlr) alors que la moyenne du mois de mars est de ,m/s. Nos cours d’eau sont le visuel des nappes souterrain­es. C’est pendant l’automne et l’hiver, quand la végétation est au repos, qu’on a le plus de chance que l’eau de pluie s’infiltre dans les nappes et les recharge. Dès que le printemps arrive, la végétation redémarre, et donc s’il pleut, elle va absorber cette eau, ça ne recharge plus les nappes.

Que cela vous inspire-t-il ?

C’est grave parce qu’on va arriver dans une période de forte consommati­on d’eau pour l’agricultur­e, le tourisme. La période estivale est un paradoxe : c’est celle où l’on a le moins de ressource en eau et de gros besoins. On a des aménagemen­ts hydrauliqu­es pour tenir, mais toujours une épée de Damoclès sur la tête.

Avez-vous un espoir avec la pluie annoncée ce week-end ?

Cela fera un peu de bien. Mais s’il pleut fort ça va ruisseler et ça sera évacué rapidement par les cours d’eau. Et s’il pleut doucement, l’explosion de la végétation printanièr­e va tout absorber. Il faut savoir que des milliards de tonnes de végétaux sont produites en ce moment. Il faut que la plante puisse puiser de l’eau.

L’alimentati­on en eau estelle sécurisée ?

On a encore un niveau à peu près correct au lac de Carcès qui alimente l’agglomérat­ion toulonnais­e. Mais un problème avec des vidanges qui se préparent pour vérifier l’état des ouvrages, ainsi qu’au barrage de Dardennes pour des travaux.

On a des ressources avec le lac de Sainte-Croix, alimenté par le Verdon, soit une réserve pour passer la période difficile et permettre l’alimentati­on du canal de Provence pour l’irrigation et l’eau brute qui peut être potabilisé­e. À SaintCassi­en, alimenté par la Siagne, on a une réserve de  millions de m entre le Var et les AlpesMarit­imes. Là, le niveau ne pose pas de problème.

Que faire ?

Ce qui est à notre portée : des économies d’eau. Dans les logements, les structures touristiqu­es. Dans les jardins, il faut prévoir des plantes économes en eau. Il faut penser à la sécheresse qui arrive. Le monde agricole est aussi confronté à cette problémati­que. Il existe une commission eau et milieu naturel, dite commission sécheresse. Je pense qu’il faudrait la réunir très vite.

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(Photo Frank Muller) À Nans-les-Pins, les sources de l'Huveaune sont à sec.
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