Il y a ans, La Rode sortait de terre
Il était connu comme le quartier des abattoirs. Mais à La Rode, on trouvait aussi des entrepôts, des camps de gitans et des marécages quand il a été décidé, dans les années 60, d’y lancer une ZUP : une Zone à urbaniser en priorité. Soit une opération censée répondre à la demande croissante de logements à Toulon. Outre des habitations, l’idée était aussi de créer un quartier de 31 hectares ex nihilo, avec commerces, bureaux, équipements et service publics.
Quatre bidonvilles « résorbés »
« Le plan-masse a été dressé par Serge Mikélian, explique une passionnante étude d’urbanisme datée de 2008(1). Il comprenait 3 100 logements, ainsi que de nombreux équipements : un centre commercial, école maternelle et primaire, CES, un centre administratif, un palais des sports qui ne sera jamais réalisé. (...) Le projet avait nécessité la résorption de quatre bidonvilles comprenant 500 personnes. » C’est au début des années 70 que la production de logements décolle. L’ensemble immobilier mêlant HLM et biens privés se compose de nombreuses tours et d’immeubles de standing, tous avec un nom d’oiseau, parfois réalisés par de réputés architectes (Paul Luyton, Alfred Henry…). Appartements spacieux, centre commercial dégagé du sol pour séparer les zones piétonnes des voiries, larges trottoirs, services de proximité, secteur connecté au reste de la ville, parkings en sous-sol ou en silos, espaces verts : La Rode se voulait alors un quartier ancré dans la modernité.
1. « Ensembles et Résidences de la période 1945/1975 sur le territoire de TPM. (J.C. Bruno - Urbaniste/J. Morelli - Architecte du Patrimoine/ C. Bron - Historienne d’Art)