Les 22 éoliennes serontelles bientôt (il)légales ?
Lancé en 2006, mis en sommeil, ranimé en 2017, achevé en 2020. Le chantier éolien d’Artigues et Ollières n’est toujours pas officiellement autorisé. Un dernier combat juridique est en cours.
Le dossier revient dans nos colonnes depuis près de quatre ans : ce qui était, jusqu’à présent, le « projet » éolien d’Artigues et Ollières, n’en est plus un. Longtemps annoncés, les vingt-deux mâts dominent, depuis la fin de l’été dernier, la plaine maximinoise et le massif des Pallières. Leurs pales ont commencé à tourner ces dernières semaines. Pourtant, si les opposants historiques au projet semblent avoir jeté l’éponge, ou possiblement cédé, comme l’affirment nos confrères (1), aux « offres de compensation financière » qui leur auraient été proposées par le promoteur, d’autres ont relevé l’étendard
(2) et poursuivent un combat qui, s’il est victorieux, confirmerait que le vent de l’éolien commence à tourner.
Sept mâts à démonter dans l’Hérault
Déjà, le 14 janvier 2020, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), pressé par les élus locaux, le Président Emmanuel Macron avait constaté que « le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays, de plus en plus de gens considérant que cela dégrade le paysage ».
Plus concrètement, le 19 février dernier, la justice a ordonné que soient démontés les sept mâts exploités depuis 2016 à Lunas (Hérault). Là aussi, il est dit que le promoteur n’a pas manqué d’air, faisant fi des autorisations, tant urbanistiques qu’environnementales, et de trois annulations de permis de construire par le Conseil d’État (3). Gonflé.
À Artigues et Ollières, les procédures judiciaires ne sont toujours pas (!) épuisées (lire ci-dessous). Pourtant, une décision définitive imposant la démolition des vingt-deux mâts et de leurs socles de béton armé, inimaginable il y a peu encore, semble aujourd’hui concevable, pour peu que les opposants parviennent, cette fois, à garder leur souffle.
1. Le Canard Enchaîné du 8 juillet 2020, Le Figaro magazine du 2 avril 2021.
2. Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF).
3. Le Midi Libre du 24 février 2021.