La richesse du coeur
Le classement annuel des plus grandes fortunes françaises établi par le magazine Forbes est riche… d’enseignements. Le premier est que comme toutes les crises, celle de la Covid- profite aux ultra-fortunés. L’an dernier, nos compatriotes les plus argentés totalisaient milliards d’euros. En , ils se partagent milliards. De quoi tenir jusqu’à la reprise économique. Quatre petits nouveaux dans le club tricolore des milliardaires. Au-delà de leurs noms, c’est bien leurs secteurs d’activité qui nous livrent le deuxième enseignement : la pandémie a profité – qui l’eut cru – aux laboratoires. Ceux qui testent, comme Eurofins Scientifics, dont l’un des actionnaires possède désormais , milliard d’euros. Et aux labos qui fabriquent des vaccins. Le patron français de Moderna signe la progression la plus fulgurante en devenant la e fortune française. Son patrimoine : , milliards. Les deux autres novices ont prospéré, soit sur le télétravail, grâce à la surveillance du cloud, ou sur les rêves d’évasion, les camping-cars
Trigano offrant une alternative à l’impossibilité de passer ses vacances à l’étranger. Faut-il les blâmer pour leur réussite ? Ce serait mesquin. Les vaccins de Stéphane Bancel, pour prendre ce seul exemple, prémunissent chaque jour des milliers de personnes contre la Covid-.
Mais avant que la facture planétaire de cette catastrophe sanitaire ne soit connue et alors que l’économie mondiale a besoin de carburant financier pour se relancer, il faudra bien que les milliardaires se donnent la main et contribuent à l’effort collectif.
A lui seul, Jeff Bezos, le plus grand des magnats, à qui Amazon et ses autres activités ont rapporté milliards de dollars, gère un patrimoine équivalent à celui de pays. Certes les plus pauvres. La solidarité des riches à milliards sera peut-être spontanée. Sinon, le Fonds monétaire international a proposé ce mercredi d’augmenter provisoirement les impôts de ceux qui ont fait le plus de bénéfices pendant la dernière période. A la louche,
milliards à ponctionner d’ici , autant de moins à faire supporter aux contribuables moins aisés. Même Joe Biden, président d’un pays généralement généreux avec ses « very rich », prévient les ménages gagnant plus de dollars par an : cette fois, il va falloir passer à la caisse. Grâce à la reprise économique, ils devraient rapidement rentrer dans leurs frais.
« Il faudra bien que les milliardaires se donnent la main et contribuent à l’effort collectif. »