Ils dénoncent en musique les ravages du harcèlement
John Watson, musicien toulonnais, a réalisé un morceau retraçant l’histoire de Melvin, un jeune garçon qui a été victime de harcèlement scolaire. Le but : faire de la prévention.
Une histoire, une musique, un clip. Le tout résumé en deux mots : Je Haine. Titre du single de John Watson, vu plus de 4 000 fois sur sa chaîne YouTube (1). « Je l’avais déjà trouvé avant même de connaître l’histoire de Melvin », confie celui qui fait de la musique depuis une vingtaine d’années. Melvin, un jeune garçon « adorable » de douze ans maintenant, qui a été victime de harcèlement scolaire lorsqu’il était à l’école primaire. «Il se faisait frapper chaque jour ,raconte émue sa maman, Aurélie, depuis l’Allier (03). En CE2, c’était carrément sa maîtresse qui le harcelait. A huit ans, il parlait déjà de suicide… »
« Un texte pour mettre des mots »
Et de dénoncer l’inaction des institutions : « J’ai signalé tous ces problèmes aux professeurs, aux directeurs et même à l’inspection académique. À chaque fois, on m’a dit qu’il fallait qu’il prenne sur lui. J’ai eu la même réponse au 3020, le numéro de téléphone dédié au harcèlement. »
Si aujourd’hui la situation s’est améliorée pour le collégien, « des années douloureuses » restent gravées. « Pendant le premier confinement, j’ai voulu écrire un texte pour mettre des mots sur ce que nous avons vécu en tant que famille », explique Aurélie. Et c’est là que la magie opère. « En découvrant mes musiques, Aurélie m’a contacté. On a commencé à échanger, jusqu’au moment où elle m’a envoyé ce texte qui retrace toute cette histoire », se remémore John Watson.
Jusqu’au déclic : « J’étais dans une phase où je ne trouvais plus d’inspiration. Elle m’a redonné l’envie de faire de la musique, de composer» , sourit celui qui est aussi ambulancier dans l’aire toulonnaise.
« Il était très ému »
Et quelque temps après, la musique est prête. « Je n’en avais pas parlé à Melvin. Je lui ai juste fait écouter une fois que John avait terminé, avoue Aurélie. Et ça a été un gros moment d’émotion. Il était très ému, très touché. Il avait son petit sourire timide. J’ai vu que ça lui faisait plaisir. » Pour Melvin, Je Haine devient sa musique. « Il s’est tout de suite reconnu. Il m’a dit qu’il voulait tourner dans le clip. » Malgré une appréhension de sa maman, le jeune garçon a « parfaitement joué son rôle ». «Touta été fait en une prise. C’était très naturel pour lui. Il jouait sa vie du quotidien », souligne John Watson, qui apparaît aussi dans le clip. Et l’artiste, qui est aussi père de famille, de lancer : « Le harcèlement, tout le monde connaît. Mais on ne peut pas laisser les choses comme ça. J’espère que ce clip sera diffusé dans les écoles pour faire de la prévention. On ne peut pas rester les bras croisés. »