Var-Matin (Grand Toulon)

« Mon plus gros défi »

Viser le titre de champion de France constitue le challenge numéro 1 de Christophe Galtier, le coach lillois qui se confie avant le déplacemen­t à Metz

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Avant d’affronter Metz ce soir (21 h) en Lorraine, Christophe Galtier évoque l’excitante fin de saison qui attend Lille, actuel leader de L1, jugeant que l’inconstanc­e du Paris SG « donne de l’espoir » aux autres prétendant­s.

Comment avez-vous réussi à remobilise­r vos joueurs pour décrocher la probante victoire samedi dernier à Paris (-) ?

Les derniers internatio­naux sont rentrés le jeudi et j’ai tout de suite commencé à parler aux joueurs quand le groupe a été reconstitu­é. J’ai hésité à revenir sur le match de Nîmes (défaite - à domicile avant la trêve, NDLR) et finalement j’ai décidé de le faire, en étant très calme mais en leur montrant des images car ça leur parle. Ensuite, on a parlé du plan de jeu et du supplément d’âme qu’il faut pour ce genre de match.

Cette capacité de conviction est-elle votre plus grande force ? Ce serait trop prétentieu­x de penser que cette performanc­e n’est liée qu’à une causerie ou à mes interventi­ons. Il y a surtout ce que les joueurs ont mis dans le match. L’entraîneur est un préparateu­r. Il faut qu’il donne toutes les clés aux joueurs pour les amener dans les meilleures conditions au match. Mais la performanc­e, elle appartient aux joueurs. Et même si on l’impute souvent à l’entraîneur, j’essaie d’inculquer aux joueurs que la contreperf­ormance leur appartient aussi.

‘‘ Je me sens bien ici... mais je pense que je ne ferai pas sept ou huit ans ”

C’est le collectif qui a fait la différence à Paris ? On existe cette saison, encore plus que les deux précédente­s, grâce à un très gros collectif, avec sûrement un peu moins de talent individuel que les trois autres équipes qui luttent pour le titre (Paris, Lyon et Monaco) .Sionn’a pas ce collectif, on ne peut pas se battre avec les trois. Et c’est ce qu’on n’a pas eu contre Nîmes. Les défaites se ressemblen­t beaucoup. Face à Brest, Nîmes et Angers, les premières périodes sont un désastre carilyaeum­oins d’investisse­ment, moins d’exigence.

Quelles sont les clés pour tenir jusqu’au bout ? Être nous-mêmes, avoir l’esprit collectif, mettre l’équipe avant tout. Ne pas être focalisé sur le résultat, ne pas avoir l’obsession du résultat. L’exigence est indispensa­ble, on n’a pas le droit au moindre relâchemen­t.

Est-ce le plus gros défi de votre carrière d’entraîneur ?

Oui, c’est mon plus gros défi. Cela se présente rarement dans une carrière. À la e journée, on est premier avec trois, quatre et cinq points d’avance sur les trois autres équipes. Ce n’est pas beaucoup car il reste  matches et  points à prendre, mais c’est là. Si on est arrivé là, c’est qu’on a une certaine force, une certaine qualité. On ne doit rien lâcher. Il faut se donner toutes les chances. (...) L’essentiel, c’est de n’avoir aucun regret.

Paris est-il toujours le favori pour le titre ?

Paris a le plus bel effectif. Mais force est de constater qu’ils ont perdu huit fois. C’est beaucoup et ça donne de l’espoir à toutes les équipes qui les affrontent, pas seulement aux concurrent­s directs.

Est-ce que votre avenir est conditionn­é au résultat final cette saison ?

Non, pas du tout. Mais il ne sera pas forcément décidé avant la fin de la saison car je me dois de rester concentré sur l’objectif. Évidemment, je sais qu’une qualificat­ion en Ligue des champions est importante pour le club mais je ne suis pas dans la réflexion sur l’effectif qui serait à ma dispositio­n l’an prochain. Je ne fais pas partie de ces entraîneur­s qui demandent des garanties. Il faut juste que les objectifs soient en adéquation avec les moyens. On se posera tranquille­ment avec le président Létang, on fera un bilan mais il n’y a pas de précipitat­ion à avoir. Il n’y a pas du tout de lassitude, je ne me sens très bien ici. Mais je pense que je ne ferai pas sept ou huit ans comme à Saint-Etienne.

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(Photo AFP) Christophe Galtier : « Si on est arrivé là, c’est qu’on a une certaine force, une certaine qualité ».

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