Agriculture bio : se diversifier pour croître?
Des élus régionaux ont visité le Domaine des Fouques. L’occasion d’aborder la question de la croissance de l’agriculture biologique et les nouveaux enjeux auxquels font face les producteurs.
Échanger avec les acteurs de la filière agricole locale et avoir une approche des pratiques mises en place dans une ferme biodynamique.
Tel était l’objectif de la visite qui s’est déroulée vendredi, au domaine des Fouques, à Hyères. Organisée par Bio de Paca et Agribiovar, cette rencontre a été « l’occasion de découvrir les bénéfices de ce modèle agricole pour le territoire, en matière d’économie locale, de pratiques favorables au climat et à la préservation de l’environnement », explique Yves Gros, propriétaire des lieux et président de Bio de ProvenceAlpes-Côte d’Azur et viceprésident d’Agribiovar. Le professionnel a accueilli des élus locaux et régionaux(1) afin de faire visiter son domaine viticole en appellation « Côtes de Provence » et son atelier en production de volailles de chair. Quelles sont les pratiques adaptées au changement climatique ? Comment appliquer une exploitation adéquate pour rétablir et préserver la qualité de l’eau ? Comment sensibiliser le grand public à ces problématiques ? Autant de questions qui ont été abordées et ont donné lieu à des échanges entre les élus et l’exploitant agricole bio depuis trente ans. Après de longues explications sur le traitement des vignes (il possède 20 hectares, Ndlr) et l’élevage de ses volailles, Yves Gros a insisté sur l’importance de développer son activité « dans le respect de la nature, des plantes et des animaux », avant d’aborder la question de la préservation de l’eau. Pour rappel, le Domaine des Fouques est situé sur le bassin versant Gapeau Eygoutier, une aire d’alimentation de captage en eau potable pour la ville d’Hyères et les communes voisines. « Cette zone vulnérable aux nitrates est soumise à des mesures pour lutter contre la pollution de l’eau par les nitrates et les pesticides d’origine agricole, souligne Guirec Queffelou, du service environnement de Toulon Provence Méditerranée. L’agence de l’eau insiste sur l’idée d’adapter les pratiques agricoles pour rétablir la nature de l’eau ».
« Conscience des enjeux sur le terrain »
« Tout au long de l’année, nous avons beaucoup d’échanges lors de réunions notamment, mais nous en apprenons toujours tellement plus en se rendant directement sur le terrain, au plus près de la réalité, ce qui favorise la prise de conscience. Cette visite est l’occasion de rappeler les enjeux, pratiques et expérimentations mises en oeuvre. C’est une fois que nous prenons en compte la réalité du terrain qu’on peut défendre les dossiers grâce à une connaissance accrue », confie Bénédicte Martin, conseillère régionale.
Même son de cloche du côté de Jean-Pierre Giran, maire de Hyères et vice-président de TPM. Selon lui, « cette croissance de l’agriculture biologique appelle à deux évolutions : une évolution culturelle et une relevant de la hausse de la productivité des producteurs de bio pour satisfaire la demande. Je suis bien évidemment favorable à cette croissance, et l’approche de cette agriculture est intéressante et doit désormais donner vie une vision d’ensemble ». 1.Étaientprésentslorsdelavisite :Bénédicte Martin, conseillère régionale ; Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères ; Edwige Marino, adjointe à la mairie d’Hyères et conseillère régionale ;ChristianSimon,mairedeLaCrau etconseillerrégional ;GuirecQueffelou,chef du service gestion des milieux aquatiques à TPM ; et Cécile Martinez : chargée de mission agriculture à TPM.