En Provence Verte, vignes et fruits ont viré au noir
En Provence Verte, le paysage a changé de couleur. Les vignes qui l’égayaient d’un vert printanier, sont devenues noires, comme en plein hiver. Un spectacle de désolation sur ce territoire parcouru par Didier Brémond, président de la communauté d’agglomération et maire de Brignoles, venu rencontrer les agriculteurs, en compagnie d’Eric Paul, président du syndicat des vignerons du Var. Ce dernier souligne la récurrence, en 2017 et 2020 du gel, « d’une ampleur inédite en 2021 ».
À la cave coopérative des Commandeurs, Jean-Marie Porte souligne le travail encore important qu’il restera à faire dans le vignoble pour un rendement attendu des plus faibles. Il s’inquiète des frais fixes qui subsistent car « toutes les caves ont fait des investissements, c’est une charge ». Plus que des reports, il estime que des exonérations fiscales et sociales sont nécessaires. Également viticulteur, Eric Audibert, maire de Montfort-sur-Argens met en avant l’impact économique pour la Provence Verte où la viticulture représente un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. « On a un système d’assurance qui mérite d’exister, mais il faut le revoir » dit-il encore. Un avis partagé par Véronique Bataille, du domaine de l’Estan à Carcès. Elle est assurée, mais sans illusion : « On a subi trois gels et une fois la grêle en cinq ans, donc le rendement sur lequel on sera indemnisé ne sera pas élevé. Nous sommes la cinquième génération ici, ça risque de se terminer avec nous ».
À Brignoles, Marjorie et Yann Frédéric sont sous le choc car le maraîchage n’est pas assurable. Alors qu’ils venaient de faire leur première cueillette de fraises Cléry, la température est tombée à moins 8 sous les serres non chauffées. Tous les fruits et fleurs sortis sont perdus. « Avec ce qu’il restera, on ne rentrera même pas dans nos frais. On n’a pas de solution » se désolent-ils.