Une mairesse « apathique », un cadre au match de foot
Pour sa mise en examen, la juge d’instruction s’est notamment appuyée sur le « document zéro », dévoilé en mai 2017 par NiceMatin. Il sera saisi par la justice par la suite. Ce contrat signé par la municipalité, la police municipale et la maison de retraite, et daté du 21 octobre 2005, stipulait qu'en cas d'alerte orange, la mairie devait envoyer un fax et un policier municipal sur place. L'ensemble du personnel devait en outre rester jusqu'à sécurisation des résidents. Rien n’a été fait ce jour-là avant qu’il ne soit trop tard. Ce samedi 3 octobre, en dépit de l'alerte orange, l'effectif de jour rentrera chez lui après son service. Ne resteront que deux salariés de l'équipe de nuit. Toutes les communes de la Côte d’Azur étaient pourtant en alerte depuis la mi-journée, via le système Viappel. Le maire de Biot a validé sa réception à 12 h 46 alors que l’équipe municipale était en réunion.
Un gendarme évoquera « des difficultés opérationnelles », un « manque d'organisation tant sur le plan humain que matériel » et, plus grave, une « négligence dans la phase de préalerte » et « une méconnaissance des rôles de chacun ». Les enquêteurs de la brigade de recherches de Cannes, qui ont livré un rapport de synthèse édifiant dès le 3 mars 2016, n’ont trouvé aucune mesure tangible prise par la municipalité jusqu’à 21 h 30.
Le responsable des services des risques majeurs, Yann Pastierik, était ce soir-là au match de foot
Nice-Nantes, à l’Allianz Riviera. La juge avait relevé une « faute caractérisée ». Il aurait délégué le suivi de la météo à une personne néophyte, non habilitée, et ne détenant pas les codes de la plate-forme « Rainpol », qui permet de suivre les événements météo graves. Guilaine Debras était ce soir-là, malgré l’alerte, partie au Festival du livre de Mouans-Sartoux. Un « déni de la menace » selon une source proche de l'enquête.