Quelle dose, quel labo et pour qui ?
Depuis le lundi 12 avril, la vaccination est ouverte à tous les Français de plus de 55 ans. Progressivement la campagne vaccinale s’étale jusqu’au 15 juin où elle pourra être étendue aux autres tranches de la population. Entre les vaccins autorisés (ou pas), avec ARN messager ou vecteur viral, les personnes éligibles à la vaccination (ou pas), vous êtes perdu ? On fait le point. « Vacciner, vacciner, vacciner ». Lors de son allocution du mercredi 31 mars Emmanuel Macron mettait l’accent sur la campagne vaccinale pour freiner l’épidémie liée à la Covid-19.
Sur la semaine du 29 mars, «cesont 1,9 million d’injections qui ont été réalisées, soit une augmentation de près de 60 % en deux semaines » ,a commenté le jeudi 15 avril, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. « La cadence s’est accélérée pour de bon », a-t-il ajouté, évoquant le fait d’être soumis à des aléas qui peuvent intervenir sur la livraison par des laboratoires. « Le vaccin, c’est notre chemin direct vers la liberté », selon lui.
Mais il est parfois difficile pour le quidam de se repérer dans le calendrier vaccinal et de faire la différence entre les vaccins autorisés…
Quatre vaccins sont actuellement autorisés en France
Pour lutter contre la pandémie de Covid-19, plusieurs vaccins ont été autorisés en France. L’Agence européenne du médicament à la charge de délivrer les autorisations de mise sur le marché en Europe.
À ce jour, l’Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert à l’utilisation en France de quatre formules : AstraZeneca, Johnson & Johnson (depuis le 11 mars), Moderna, Pfizer/BioNTech bénéficient d’une autorisation conditionnelle (une autorisation de mise sur le marché d’une durée d’un an). Ce feu vert a donné droit à la commercialisation de ces vaccins et à leur administration gratuitement en fonction des publics concernés. D’autres vaccins sont en cours d’étude dont le vaccin russe Spoutnik V, dont la procédure d’homologation aurait été lancée le 20 janvier dernier auprès de l’Agence européenne du médicament.
Quelles sont les différences ?
Deux ou une seule dose ? ARN messager (acide ribonucléique) ou à vecteur viral ? Pas facile de s’y repérer. Sur son site, le gouvernement détaille les différences entre les quatre vaccins autorisés.
Pour les vaccins développés par Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca, il s’agit d’abord de vaccins qui s’administrent en deux doses. Pfizer/BioNTech et Moderna sont des vaccins à ARN messagers (acides ribonucléiques), ce qui induit un circuit logistique et un mode de conservation différents des vaccins classiques, est-il précisé. AstraZeneca, à vecteur viral, bénéficie quant à lui d’une logistique simplifiée.
Le quatrième vaccin, Janssen, de l’entreprise américaine Johnson & Johnson (actuellement suspendu) est un vaccin à vecteur viral qui ne nécessite qu’une seule dose et ne requiert pas de très basse température pour sa conservation.
Quel vaccin et pour qui ?
Le principe est que les patients de plus de 55 ans peuvent recevoir les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna (réalisés dans les Ehpad ou les centres de vaccination) et les vaccins AstraZeneca ou Johnson & Johnson (utilisés par un médecin traitant, un pharmacien ou dans les Ehpad). En entrant dans le détail des vaccins :
■ Le Pfizer (Cominarty®) est le premier vaccin autorisé en Europe depuis le 21 décembre 2020. Son taux d’efficacité est estimé à 95 % après la seconde dose pour prévenir les formes symptomatiques de la maladie. Il est considéré comme efficace à 94,7 % chez les plus de 65 ans particulièrement exposés aux formes sévères de la Covid-19 ;
■ Le Moderna (mRNA-1273), autorisé le 6 janvier 2021. Son efficacité est estimée à 94,1 % pour prévenir les formes symptomatiques de la Covid-19 à l’issue de la seconde dose. Son efficacité est de 84,6 % chez les plus de 65 ans ;
■ L’AstraZeneca (AZD122), autorisé le 29 janvier 2021. Après avoir été suspendu quelques jours en raison de l’apparition de cas de thromboses, l’Agence européenne du médicament a confirmé l’efficacité de l’innocuité. Il est désormais réservé aux plus de 55 ans. La Haute autorité de santé a toutefois recommandé aux 500 000 personnes âgées de moins de 55 ans ayant reçu une première dose de compléter la vaccination avec un vaccin à ARN messager dans un délai de 12 semaines après la première injection.
■ Le Johnson & Johnson (Janssen), autorisé le 11 mars 2021. Une seule dose est nécessaire. Selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, le vaccin américain sera distribué et administré dans les mêmes conditions que ce qui est prévu pour le vaccin AstraZenaca. « C’est-à-dire pour les personnes âgées de plus de 55 ans », a-t-il précisé ce mercredi 14 avril.