Lorgues : ans de réclusion pour le conjoint violent
La cour d’assises a condamné Christ Dhyser à 25 ans de réclusion pour tentative de meurtre sur conjoint. Une peine de sûreté des deux tiers a été prononcée.
Malgré ses explications, souvent désordonnées, et les efforts de son avocat, Christ Dhyser n’a pas su convaincre les jurés. Hier soir, suivant les réquisitions du ministère public, la cour d’assises du Var l’a condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tenté de tuer sa compagne, Lina (1),
à Lorgues le 30 mars 2019 (nos éditions précédentes).
En situation de récidive légale – il avait été condamné à quinze ans de réclusion en 2010 pour le meurtre de sa conjointe de l’époque, Apolline Spriet – il devra effectuer les deux tiers de sa peine avant de pouvoir prétendre à une libération conditionnelle. En revanche, aucun suivi socio-judiciaire n’a été ordonné.
Repentir actif mais pas de désistement
Les jurés ont donc été plus sensibles à la démonstration de l’avocate générale Florence Caserio qu’aux explications de l’avocat de la défense Robert Beaugrand. Dans des réquisitions aussi claires que didactiques, elle s’est appuyée sur la jurisprudence de la cour de cassation pour démontrer à la fois la notion de tentative et d’intention homicide de Christ Dhyser sur Lina. «Ily a eu de coups répétés au visage, une partie vitale du corps. Ces coups ont été de plus en plus violents jusqu’à occasionner une perte de connaissance. M. Dhyser a cessé son action uniquement car Lina n’opposait plus de résistance. Oui, il a ensuite fait preuve de repentir actif. Mais en aucun cas de désistement pendant la strangulation. » Elle a par ailleurs souligné le danger que représenterait aujourd’hui encore l’accusé. « Il y a une problématique dans la relation aux femmes qui va bien au-delà d’une simple jalousie. C’est inquiétant car malgré un suivi psychologique lors de sa première détention puis de ses trois ans de liberté, cela n’a pas permis d’empêcher un nouveau passage à l’acte. »
Angoisse de l’abandon
Hier matin, les experts psychologues et psychiatres ont tenté d’apporter des pistes pour comprendre le mode de fonctionnement de Christ Dhyser. Abandonné par sa mère à l’âge de 7 ans, victime d’une histoire familiale compliquée, il a développé « une faille narcissique majeure ». « La femme est devenue malveillante, celle qu’il faut faire taire si jamais elle venait à réactiver le schéma traumatique. »
Au moment des faits, tout entier tourné vers sa formation de scaphandrier, Chryst Dhyser avait délaissé un temps son suivi psychologique, pourtant obligatoire. Mais pour son avocat, c’est « une accumulation de stress » – professionnel, financier et relationnel – qui peut expliquer ce « débordement de violence ». «Une violence qu’il n’a pas su gérer, mais qu’en aucun il n’a voulue mortelle. Ses gestes ne trahissent pas une quelconque intention. D’après lui, Lina n’a pas perdu connaissance et il s’est arrêté de lui-même. » Pour les jurés, ce n’est pourtant pas de violences aggravées dont s’est rendu coupable Christ Dhyser, mais bien de tentative de meurtre.
1. Le prénom a été changé.