Tremblement de terre à Monte Carlo, Nadal éliminé
Après Novak Djokovic jeudi, le maestro espagnol s’est fait sortir hier en quarts par le Russe Andrey Rublev. Une nouvelle déception après l’élimination en demies en 2019...
L’accident industriel de Djokovic - battu par Daniel Evans jeudi en deux sets - s’est donc reproduit... Hier, vers 19h00, tandis que le soleil s’effilochait à l’horizon d’une Méditerranée apaisée, Rafael Nadal était DEJA mené 1 set 0 et 3-1 dans la deuxième manche ! Oui vous avez bien lu. Nadal en pleine tempête, bringuebalé sur le court Rainier III comme un anonyme classé au-delà du top 50. Rafa multipliant les doubles fautes au service et souvent hors ligne. Son bourreau ? Andrey Rublev. 23 ans. Moscovite. 1m88 pour 75 kilos.
Grand échalas. Faciès impassible, sinon insondable. Digne des porte-flingues sans pitié du KGB. Servant comme une rafale de Kalachnikov à 211 km/h... 8e joueur mondial et récent demi-finaliste à Miami (début avril), ceci expliquant sans doute cela.
Ephémère sursaut d’orgueil
Tandis que l’effroi gagnait les photographes et les confrères, consternés, en salle de presse, le n°3 mondial, lui s’accrochait. A son orgueil. Son statut. La terre, c’est lui qui la bat depuis des lustres à Monte-Carlo. Les 11 lignes gravées au palmarès du Country-Club, sont à son nom. Aussi Rafa s’est-il comporté en Nadal. Remontant point après point. Jeu après jeu pour égaliser à 1 set partout (6-4). L’affaire, dès lors, paraissait entendue et Rublev évidemment renvoyé à ses chimères de gloire improbable sur les bords de la Volga. L’Espagnol ne lâcherait plus sa proie. Sauf que...
Ces proies-là, les Rublev, Ruud et consorts, la ‘‘Next-Gen’’ comme on les surnomme, ne se font plus tondre comme des moutons. Au contraire : ce sont des loups !
Aussi Rublev a-t-il terminé son boulot sans état d’âme dans le 3e set, breakant Nadal sur chacun de ses services ou presque. Et paraphant ses basses oeuvres d’un humiliant 6-2 en guise d’épitaphe.
« Service désastreux »
« C’est un match facile à comprendre, non ? a répondu, agacé, Nadal en conférence de presse. Quand vous avez un grand joueur comme lui en face et que vous jouez mal, vous devez perdre, non ? C’est facile à analyser... Aujourd’hui mon service était désastreux, je ne m’y attendais pas car à l’entraînement je n’avais eu aucun souci... »
Rublev, lui, s’est montré magnanime, après ce succès, sans doute le plus beau de sa jeune carrière : « Je pense qu’il n’a pas joué son meilleur tennis. C’est dur, quand vous êtes le roi de la terre battue, d’être le meilleur jour après jour et de gagner tout le temps. » Classe, non ?