Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi réinstalle­r la déchèterie au Gai Versant ?

Le choix de l’ancien terrain Lafarge, avenue Estienne-d’Orves, pour implanter le futur « pôle de valorisati­on des déchets », est contesté. Voici les raisons pour lesquelles ce site a été retenu.

- M. G.

Fin mars, une pétition signée par près de 250 résidents des quartiers Gai Versant et Brégaillon a été adressée en mairie. Dans ce texte, ils dénoncent le projet d’installati­on du centre de traitement des déchets sur le site de l’ancienne cimenterie Lafarge. Un choix jugé « inacceptab­le » car, estiment les pétitionna­ires, il « porte atteinte à leur qualité de vie et à leur environnem­ent » (Var-matin du 30 mars). En réponse, la maire de La Seyne en explique les raisons et tente de rassurer.

« La nécessité d’agrandir et de moderniser »

En premier lieu, il est rappelé que l’actuelle déchèterie (installée avenue SaintExupé­ry) est « d'une surface nettement insuffisan­te, ne correspond plus aux besoins de la commune, et se situe en zone d'habitat dense – ce qui crée des nuisances visuelles, olfactives, sonores et de circulatio­n ». De plus, explique Nathalie Bicais, « la nécessité de l'agrandir en lui adjoignant une ressourcer­ie (ou une recyclerie) est une obligation de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l'économie circulaire, avec notamment un volet réemploi solidaire. (…) Or, l’emplacemen­t actuel ne permet pas un agrandisse­ment ou même une réorganisa­tion spatiale, ou tout simplement une mise aux normes de sécurité ».

« Un équipement exemplaire »

En conséquenc­e, la métropole TPM (compétente en matière de collecte et de traitement des déchets ménagers depuis 2017) a cherché un site répondant à plusieurs critères : mettre la déchèterie en conformité, et créer « un équipement exemplaire en termes de développem­ent durable, accessible depuis un axe routier dimensionn­é ».

Le seul terrain répondant aux impératifs, assure la maire de La Seyne, est celui de l’ancienne cimenterie. Il s’agit d’une parcelle de 5 300 m² qui présentera­it pour avantages d’être « facile d’accès et suffisamme­nt distancée de la déchetteri­e de Toulon » (1). En outre, étant en retrait par rapport à l'avenue Estienned'Orves, « ce site permettra le stationnem­ent des véhicules en dehors de la voie publique ». Enfin, étant situé en zone “UGa” (activités industriel­les), il est aussi, du fait de son passé industriel, «totalement impropre à des plantation­s ou à des orientatio­ns de type jardins d'enfants » (comme souhaité par les pétitionna­ires).

« Une intégratio­n paysagère »

Évoquant la gêne pour les riverains, Nathalie Bicais indique que l’équipement fera l'objet d'une « intégratio­n paysagère, en veillant à conserver au maximum la végétation existante (...) et à masquer les parties voiries, avec la plantation d'arbres d'essences locales. Une attention particuliè­re sera portée à la zone au sud – séparée de la zone d'habitation par le chemin du Belvédère ».

En conclusion, la maire de La Seyne souligne qu’avec ce projet, « la Métropole souhaite rompre avec les concepts de déchèterie­s telles qu'elles ont pu être construite­s depuis trente ans. Il s’agit de glisser d'une économie linéaire vers une économie circulaire, en promouvant le réemploi des produits, la hiérarchie des modes de production des déchets, le recyclage ou la valorisati­on ».

Du reste, la modernisat­ion de la déchèterie est attendue de longue date par les usagers – le sujet revient sur la table lors de nombreuses réunions de CIL.

Pour autant, les adhérents du CIL de Brégaillon demandent

(2) depuis 2016 la création un espace public sur le site de la cimenterie. Et ce, dans un quartier où plusieurs centaines de logements sont sorties de terre sans espaces de verdure. À cet égard, la maire précise qu’elle prend « bonne note »

des souhaits des pétitionna­ires « de disposer d'un espace vert, de jeux d'enfants, de parkings supplément­aires et d'une canisette pour l’améliorati­on du cadre de vie ».

1. Hormis celles de La Valette / Le Revest et de St-Mandrier (réservées aux habitants de ces communes), les 9 autres déchèterie­s du territoire de TPM sont accessible­s à tous les administré­s de la métropole.

2. Désormais intégré au CIL La Seyne nord et est.

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(Photos Sophie Louvet) L’actuelle déchèterie (avenue Saint-Exupéry) a montré depuis longtemps ses limites en terme de capacité de stockage et d’accueil du public.
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D’une surface de   m², l’ex-terrain Lafarge présentera­it l’avantage d’être facile d’accès et suffisamme­nt grand pour permettre l’extension de la déchèterie.
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Sur l’un des portails du site de l’ex-cimenterie, les opposants au projet ont affiché leurs griefs.

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