Var-Matin (Grand Toulon)

Amélie Pierron cultive sa passion pour les graines

Après avoir travaillé dans des fermes maraîchère­s en agricultur­e biologique, l’agricultri­ce produit à Varages des semences, qu’elle sélectionn­e pour les adapter au terroir et à la sécheresse.

- VÉRONIQUE GEORGES

Le monde végétal a toujours fasciné Amélie Pierron, qui produit et commercial­ise des semences maraîchère­s, aromatique­s, médicinale­s et florales. Cette Varoise de 36 ans a baptisé sa microentre­prise agricole « Les Jardins des semences ». Comme un raccourci entre ses premières amours et son activité actuelle. « Au départ, j’avais fait un BTS de paysagiste et une licence d’environnem­ent à Marseille, explique cette habitante de Correns .Enintégran­t une associatio­n étudiante sur l’agricultur­e alternativ­e, j’ai eu envie de sortir des jardins environnem­entaux pour travailler dans des fermes en maraîchage biologique diversifié ».

Un travail en réseau

L’idée a germé peu à peu. L’employée a pu mener ses propres expériment­ations sur les sols vivants et les semences à Tourves chez Bruno Cayron et Isé Crebelly, où elle était chef de culture. « Ils ont vécu les premiers déboires, ça m’a bien montré qu’il faut faire très attention. On apprend de ses erreurs », dit-elle avec humilité. Elle cherchait un terrain pour s’installer comme maraîchère, mais la séparation avec son époux l’a faite basculer dans ce projet de semences qu’elle peut assumer seule.

Elle se lance à l’automne 2019, sous le régime du cotisant solidaire, tout en collaboran­t sous différente­s formes avec des maraîchers partenaire­s, comme Judith Ricard à La Celle ou Franck Boyer à Barjols, et bientôt Cécile Penot à Correns.

La naissance des « Jardins des semences » a été possible «grâceà la mobilisati­on d’un réseau de paysans maraîchers locaux », souligne la semencière, qui s’est beaucoup formée. « Le fonctionne­ment proposé était le suivant : soit je cultivais une partie de leurs terres, soit je récupérais une partie de leurs fruits afin de produire et d’extraire de la semence pour la vente aux particulie­rs. En échange de quoi ils disposaien­t du panel de graines produites, pour leurs fermes ».

Un nouveau terrain bientôt

Pour l’instant, sa production se fait sur une parcelle de 2000 m2, plantée d’oliviers très espacés et mise à sa dispositio­n par Laëtitia Dietrich, de la pépinière Terres de Sita, à Varages. Elle y a créé 500 mètres linéaires de bandes de culture, perpendicu­laires à la pente. Elle travaille sur sol vivant, qu’elle enrichit avec du fumier pailleux et un engrais vert pour nourrir les plants qu’elle mettra en terre après les saints de glace.

Il y a plusieurs façons de produire des semences. « Je cultive les légumes et après, ou je récupère les fruits dont j’extrais les graines, ou je les laisse monter en fleurs. Les semences sont extraites de façon différente, chaque légume a sa particular­ité. C’est du cas par cas ». Elle fait très attention aux pollinisat­ions croisées, et réalise aussi des tests de germinatio­n pour garantir un produit de qualité. Mère de deux enfants de 7 et 9 ans, Amélie Pierron est sur le point d’acheter un terrain de deux hectares à Barjols. Elle compte y installer sa petite entreprise dans quelques mois. Pour prendre racine et faire pousser son projet.

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(Photos Sophie Louvet) Amélie Pierron cultive les légumes dont elle récupère les fruits pour en extraire les graines ou qu’elle laisse monter en fleurs.
 ?? (Photo Sophie Louvet) ?? Amélie Pierron travaille peu le sol, réalisant des amendement­s en fumier pailleux et avec un engrais vert composé d’avoine et de vesce.
(Photo Sophie Louvet) Amélie Pierron travaille peu le sol, réalisant des amendement­s en fumier pailleux et avec un engrais vert composé d’avoine et de vesce.
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