De l’ombre sur-mesure pour des pivoines locales
La société aixoise Ombrea propose des panneaux photovoltaïques intelligents pour améliorer les rendements de cultures. Elle a présenté sa solution chez l’horticulteur Antony Fremiot.
Hiver 2020, les températures anormalement élevées divisent par deux la production de pivoines d’Anthony Fremiot. L’horticulteur craurois subit depuis plusieurs années les conséquences du dérèglement climatique.
Mais depuis le début de l’année, le producteur dispose de 650 m2 de panneaux photovoltaïques « intelligents » pour protéger ses récoltes. Cette solution est conçue par la société aixoise Ombrea. L’entreprise a présenté hier sa technologie à d’autres cultivateurs sur le terrain d’Anthony Fremiot.
Capteurs à tout-va
Au-dessus des plants de pivoines, plusieurs panneaux ombragent les cultures, si besoin. Car la particularité de ces panneaux est qu’ils sont équipés de plusieurs capteurs, chargés de récolter des données, comme la luminosité ou l’humidité. Un algorithme, qui analyse des centaines de données, se charge ensuite de déterminer l’ouverture ou la fermeture des panneaux, afin d’assurer un apport en lumière optimal. L’agriculteur peut suivre en temps réel l’ensemble de ces données.
L’été, les panneaux préservent de la sécheresse et limitent l’évaporation. L’hiver, ils font baisser la température en apportant de l’ombre pour créer un choc thermique augmentant le rendement de la plante.
Pour Anthony Fremiot, le résultat est « significatif ». « Sur la hauteur des tiges, je passe de 50-60 cm à 90 cm dans le meilleur des cas. » Des résultats d’autant plus importants que la pivoine se vend à la longueur de sa tige. Plus de bénéfices mais aussi plus d’économies : « Ma consommation d’eau a baissé de 30 % par rapport à l’année précédente. Pour mon terrain, cela correspond à l’équivalent d’un bassin olympique. »
Investissement de €
Une telle installation représente un investissement conséquent pour le producteur : près de 150 000 pour protéger 2 000 m2 de cultures.
Mais cette somme est principalement amortie par l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques, que le producteur revend à son fournisseur d’électricité. Et la technologie a de beaux jours devant elle sur les champs d’Anthony Fremiot, alors que l’horticulteur compte garder ces plants « jusqu’à 20-25 ans ».