« Son aura manque à l’espace médiatique aujourd’hui »
Pour les trente ans de la disparition de Coluche, Thierry Occelli, le maire d’Opio, avait demandé à l’artiste Kristian de réaliser une oeuvre en hommage à l’humoriste. Le « totem » de métal et de laiton trône aujourd’hui encore sur le rond-point à quelques mètres de là où le drame s’est noué, il y a 35 ans. « Quand Thierry Occelli m’a proposé de réaliser cette sculpture, je ne voulais pas faire de représentation physique mais plutôt son empreinte. J’ai eu l’idée de faire une salopette mais sans le corps à l’intérieur. Et d’inscrire cette mention : “C’est l’histoire d’un mec... qui continue”. Coluche a laissé sa marque dans le souvenir des Français et il faut continuer sans lui. Véronique Colucci avait décliné l’invitation à venir au dévoilement de l’oeuvre car l’endroit était associé à un souvenir trop douloureux pour elle. Sans voir la sculpture, elle avait demandé qu’il n’y ait pas de représentation physique de Coluche pour l’hommage. Sans se connaître, nous étions sur la même longueur d’onde. Ça m’a beaucoup touché. »
Patrice Sidrac, directeur de la station de radio Kiss FM
Patrice Sidrac, avant d’être patron de sa propre station, était réalisateur radio. C’est à la fin des années 70 qu’il rencontre Coluche. Il sera le réalisateur de sa nouvelle émission sur Radio Monte-Carlo. L’humoriste venait d’être évincé d’Europe 1 pour son ton jugé trop provocateur. Mais, même sur le Rocher, il ne comptait pas s’arrêter là. « J’ai vécu des grands moments de radio, se souvient Patrice Sidrac. C’est simple, quand il était là, la régie était pleine. C’était comme être au spectacle, on rigolait énormément. Il avait mis en place un jeu qui s’appelait le “Qui perd gagne”. Il posait une question à laquelle l’auditeur ne pouvait pas répondre et du
coup il gagnait un cadeau nul, un camembert par exemple. Et il faisait un quitte ou double à chaque question. On a dû envoyer 250 camemberts [rires]. Il n’est resté que quelques semaines [Coluche a été viré de
RMC pour propos déplacés,
Ndlr], j’ai souvenir de quelqu’un de très courtois. Son aura manque à l’espace médiatique aujourd’hui. Je me demande s’il ferait les mêmes blagues aujourd’hui. Une chose est sûre, il aurait de la matière pour. »
Thierry Occelli, maire d’Opio
Pour le premier magistrat du village, il était indispensable de rendre hommage au personnage. « On n’a jamais voulu mettre ça de côté. On ne veut pas oublier Coluche. Quand nous organisons son hommage, nous le faisons avec le coeur. Chaque année, il y a plusieurs milliers de personnes, des gens viennent de partout pour se recueillir. J’espère pouvoir refaire une cérémonie d’hommage l’année prochaine et aussi longtemps que possible. »