Var-Matin (Grand Toulon)

La pagode Hông-Hiên peine toujours à se relancer

À la suite de l’expulsion du bonze, en juillet 2020, Paul Salmon et les bénévoles de l’associatio­n bouddhique franco-vietnamien­ne ont repris le site. Des rénovation­s sont toujours à faire.

- ANAÏS GRAND agrand@nicematin.fr Il est possible de visiter le site, situé au 726 avenue du Général d’armée Jean-Calliès. L’entrée coûte 3 euros. Plus de renseignem­ents au 09.77.45.02.11.

Depuis un an maintenant, les jours de Paul Salmon se ressemblen­t. L’octogénair­e se lève à l’aube, débarque à la pagode Hông-Hiên de Fréjus, entreprend quelques rénovation­s. Il soulève des brouettes, arrache les mauvaises herbes, fait tourner une bétonneuse.

Sous les coups de 19 h 30, il rentre chez lui, s’affaire à la partie administra­tive du site. Aux alentours d’une heure du matin, il s’endort enfin. Et le lendemain : rebelote. Le dimanche, une dizaine de bénévoles lui viennent en aide.

« Complèteme­nt délabrés, saccagés »

« À la suite des événements passés (lire par ailleurs), nous avons récupéré les lieux complèteme­nt délabrés, saccagés. Avec les bénévoles de l’associatio­n, nous avons entrepris une remise en état extérieure et intérieure. »

Pour autant, les membres du centre bouddhique franco-vietnamien ne voient toujours pas le bout du tunnel.

Ils ont déjà ramassé des déchets équivalant à une trentaine de bennes à ordures, changés le portail et la clôture, repeint la façade du lieu de culte, renouvelé les moquettes de ce dernier, rénové le tambour « complèteme­nt en ruine »…

Mais il reste à enlever le portique d’entrée, « qui risque de tomber sur la tête de quelqu’un à tout moment »,

de décaper la centaine de statues « repeintes en blanc alors qu’elles étaient toutes colorées, jeter certaines d’entre elles qui ont eu le visage arraché à la disqueuse », ou encore de poursuivre l’entretien des quelque 6 200 mètres carrés de terrain.

Pas d’activités, le temps de rénover

Pour l’instant, selon Paul

Salmon, près de 25 000 euros ont servi aux rénovation­s. Le tout, à la charge de l’associatio­n. « On ne peut pas refaire à l’identique. On s’occupe des priorités. » Résultat, les activités de la Pagode ont été laissées sur le bas-côté. Seuls demeurent les cours de méditation et de yoga, organisés le dimanche à 17 h 30 – sur inscriptio­n préalable – et les quatre journées festives annuelles. « Nous n’avons pas les moyens de refaire des repas, de la gymnastiqu­e chinoise, de la danse du dragon, des prières religieuse­s, du Taï-chi… Rien n’est fini », lâche le responsabl­e de l’ABFV, désemparé. Paul Salmon, épuisé, s’inquiète de l’avenir du site. « Je suis la dernière mémoire vivante, justifie-t-il, triste.

J’espère que nos enfants nous succéderon­t. »

Et que la pagode bouddhique Hông-Hiên demeure à jamais la plus vieille et la plus grande de l’Hexagone.

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(Photos Philippe Arnassan) La pagode bouddhique Hông-Hiên est la plus vieille et la plus grande de France.
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Paul Salmon, ici entouré des bénévoles, s’inquiète pour l’avenir du site.
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Un grand soin est apporté au site par les bénévoles de l’associatio­n.

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