La pagode Hông-Hiên peine toujours à se relancer
À la suite de l’expulsion du bonze, en juillet 2020, Paul Salmon et les bénévoles de l’association bouddhique franco-vietnamienne ont repris le site. Des rénovations sont toujours à faire.
Depuis un an maintenant, les jours de Paul Salmon se ressemblent. L’octogénaire se lève à l’aube, débarque à la pagode Hông-Hiên de Fréjus, entreprend quelques rénovations. Il soulève des brouettes, arrache les mauvaises herbes, fait tourner une bétonneuse.
Sous les coups de 19 h 30, il rentre chez lui, s’affaire à la partie administrative du site. Aux alentours d’une heure du matin, il s’endort enfin. Et le lendemain : rebelote. Le dimanche, une dizaine de bénévoles lui viennent en aide.
« Complètement délabrés, saccagés »
« À la suite des événements passés (lire par ailleurs), nous avons récupéré les lieux complètement délabrés, saccagés. Avec les bénévoles de l’association, nous avons entrepris une remise en état extérieure et intérieure. »
Pour autant, les membres du centre bouddhique franco-vietnamien ne voient toujours pas le bout du tunnel.
Ils ont déjà ramassé des déchets équivalant à une trentaine de bennes à ordures, changés le portail et la clôture, repeint la façade du lieu de culte, renouvelé les moquettes de ce dernier, rénové le tambour « complètement en ruine »…
Mais il reste à enlever le portique d’entrée, « qui risque de tomber sur la tête de quelqu’un à tout moment »,
de décaper la centaine de statues « repeintes en blanc alors qu’elles étaient toutes colorées, jeter certaines d’entre elles qui ont eu le visage arraché à la disqueuse », ou encore de poursuivre l’entretien des quelque 6 200 mètres carrés de terrain.
Pas d’activités, le temps de rénover
Pour l’instant, selon Paul
Salmon, près de 25 000 euros ont servi aux rénovations. Le tout, à la charge de l’association. « On ne peut pas refaire à l’identique. On s’occupe des priorités. » Résultat, les activités de la Pagode ont été laissées sur le bas-côté. Seuls demeurent les cours de méditation et de yoga, organisés le dimanche à 17 h 30 – sur inscription préalable – et les quatre journées festives annuelles. « Nous n’avons pas les moyens de refaire des repas, de la gymnastique chinoise, de la danse du dragon, des prières religieuses, du Taï-chi… Rien n’est fini », lâche le responsable de l’ABFV, désemparé. Paul Salmon, épuisé, s’inquiète de l’avenir du site. « Je suis la dernière mémoire vivante, justifie-t-il, triste.
J’espère que nos enfants nous succéderont. »
Et que la pagode bouddhique Hông-Hiên demeure à jamais la plus vieille et la plus grande de l’Hexagone.