Après Branson, Bezos part à la conquête de l’espace
L’homme le plus riche de la planète s’apprête à la quitter brièvement aujourd’hui, avec le premier vol habité de son entreprise Blue Origin. Une nouvelle étape dans l’industrie du tourisme spatial.
Neuf jours après que le fondateur de Virgin Galactic Richard Branson a franchi les confins de l’atmosphère terrestre, c’est au tour d’un autre milliardaire, Jeff Bezos de se lancer aujourd’hui dans l’aventure spatiale.
Les visées de Blue Origin vont cependant au-delà : littéralement d’abord puisque la fusée New Shepard atteindra une plus haute altitude que le vaisseau de Virgin Galactic, mais aussi parce que les ambitions de Jeff Bezos ne s’arrêtent pas là. En 2000, le fondateur d’Amazon crée Blue Origin avec pour but, un jour, de bâtir des colonies spatiales flottantes, dotées de gravité artificielle et où des millions de gens pourraient travailler et vivre.
Retransmis en direct sur BlueOrigin.com
Aujourd’hui l’entreprise développe une fusée orbitale à forte poussée nommée New Glenn, mais également un module d’alunissage dans l’espoir de décrocher un contrat avec la Nasa et son programme Artemis.
« Ils ont effectué 15 vols nonhabités de New Shepard avec succès et cela fait des années que nous attendons de les voir faire s’envoler des gens », a souligné Laura Forczyk, fondatrice du cabinet de conseil spatial Astralytical.
« C’est une période exaltante », selon elle, pour les fondus d’espace.
New Shepard décollera à 8 h (11 heures, heure française) depuis un site isolé dans le désert occidental du Texas. L’événement sera retransmis en direct sur BlueOrigin.com, à partir d’une heure et demie avant le lancement.
L’expérience de l’apesanteur
Aux côtés de Jeff Bezos sur ce vol entièrement autonome, figurera son frère Mark ainsi que la pionnière de l’aviation Wally Funk, 82 ans, et le premier client payant de Blue Origin, un Néerlandais de 18 ans Olivier Daemen, qui deviendront respectivement l’astronaute la plus âgée et le plus jeune de l’Histoire. Après son décollage, New Shepard accélérera vers l’espace à des vitesses dépassant Mach 3 à l’aide d’un moteur fonctionnant à l’hydrogène et à l’oxygène liquides, sans émissions de carbone. La capsule se séparera ensuite de son propulseur, et les néo-astronautes pourront détacher leur ceinture pour faire l’expérience de l’apesanteur.
Quelques minutes à km d’altitude
L’équipage passera ainsi quelques minutes à 106 km d’altitude soit six kilomètres au-delà de la ligne Karman, la limite reconnue internationalement entre l’atmosphère terrestre et l’espace. Le propulseur reviendra enfin de manière autonome en direction d’une aire d’atterrissage située au nord du site de lancement, tandis que la capsule effectuera une chute libre avant de déployer trois parachutes géants, puis un rétropropulseur, et d’atterrir délicatement dans le désert texan.