Gladys, ans, commerçante : « On a profité de ma crédulité »
Gladys ne s’en remet pas. Si elle témoigne, c’est pour alerter. Et que personne ne se fasse avoir par le piège dans lequel elle a failli tomber.
Cette commerçante de Puget-sur-Argens a vu débouler, il y a une quinzaine de jours, un commercial dans sa boutique. « Il me proposait de rentrer dans un catalogue concurrent aux Pages jaunes. Il faisait le tour de tout le monde. Puis la conversation a glissé sur le terrain de la formation. Il m’a dit que je pourrais bénéficier d’une formation gratuite aux réseaux sociaux et à Internet. » Gladys ne se méfie pas. Elle remplit un formulaire. Nom, prénom, téléphone de son mari et le sien. Sur l’aspect formation, une ligne indique clairement qu’elle n’aurait rien à payer. Puis Gladys passe à autre chose, n’y pense plus.
Un harcèlement téléphonique
Jusqu’à ce que son mari et elle soient harcelés de coups de fil d’un numéro venant d’Orléans. Le piège se referme. Gladys rappelle, tombe sur une dame qui explique qu’elle va pouvoir bénéficier du Compte professionnel de formation. « Je lui ai dit qu’Internet et moi, c’était pas tout à fait ça. On est alors passés en visio, et elle m’a fait faire les démarches à distance, avec un oeil sur mon écran, donc. »
Au téléphone, caméra branchée et ayant donc possiblement accès aux identifiants, la dame d’Orléans l’oriente vers sa propre société. « En deux minutes, je me suis retrouvée à valider sa formation, pour laquelle je n’étais même pas certaine d’avoir le temps. Ça ne correspondait pas non plus tout à fait à mes besoins réels. Mais elle était pressante, au point que j’ai dû calmer le jeu. Elle me disait que j’étais hors délais. Elle voulait faire les choses rapido. » Emballé, c’est pesé : sept heures d’apprentissage du web et des réseaux sociaux, contre 996 euros prélevés sur son CPF. Gladys coche la case « Accepter ».
Mais, de retour chez elle, la trentenaire en parle à son mari. Et profite du délai de sept jours pour se rétracter. « Si je témoigne, c’est parce que je ne supporte pas qu’on m’ait vendu quelque chose en profitant de ma crédulité », glisse-t-elle, un brin vexée.
Pour une amie de Gladys, la proposition a été encore plus cash : « On lui a suggéré de souscrire à une formation bidon et de partager l’argent 50-50 au black. » Forte de cette mauvaise expérience, qui s’est heureusement terminée sans dommages, Gladys encourage chacun à être très prudent. Et incite, en cas de doute, à se rétracter dans les sept jours.