Var-Matin (Grand Toulon)

Gladys,  ans, commerçant­e : « On a profité de ma crédulité »

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Gladys ne s’en remet pas. Si elle témoigne, c’est pour alerter. Et que personne ne se fasse avoir par le piège dans lequel elle a failli tomber.

Cette commerçant­e de Puget-sur-Argens a vu débouler, il y a une quinzaine de jours, un commercial dans sa boutique. « Il me proposait de rentrer dans un catalogue concurrent aux Pages jaunes. Il faisait le tour de tout le monde. Puis la conversati­on a glissé sur le terrain de la formation. Il m’a dit que je pourrais bénéficier d’une formation gratuite aux réseaux sociaux et à Internet. » Gladys ne se méfie pas. Elle remplit un formulaire. Nom, prénom, téléphone de son mari et le sien. Sur l’aspect formation, une ligne indique clairement qu’elle n’aurait rien à payer. Puis Gladys passe à autre chose, n’y pense plus.

Un harcèlemen­t téléphoniq­ue

Jusqu’à ce que son mari et elle soient harcelés de coups de fil d’un numéro venant d’Orléans. Le piège se referme. Gladys rappelle, tombe sur une dame qui explique qu’elle va pouvoir bénéficier du Compte profession­nel de formation. « Je lui ai dit qu’Internet et moi, c’était pas tout à fait ça. On est alors passés en visio, et elle m’a fait faire les démarches à distance, avec un oeil sur mon écran, donc. »

Au téléphone, caméra branchée et ayant donc possibleme­nt accès aux identifian­ts, la dame d’Orléans l’oriente vers sa propre société. « En deux minutes, je me suis retrouvée à valider sa formation, pour laquelle je n’étais même pas certaine d’avoir le temps. Ça ne correspond­ait pas non plus tout à fait à mes besoins réels. Mais elle était pressante, au point que j’ai dû calmer le jeu. Elle me disait que j’étais hors délais. Elle voulait faire les choses rapido. » Emballé, c’est pesé : sept heures d’apprentiss­age du web et des réseaux sociaux, contre 996 euros prélevés sur son CPF. Gladys coche la case « Accepter ».

Mais, de retour chez elle, la trentenair­e en parle à son mari. Et profite du délai de sept jours pour se rétracter. « Si je témoigne, c’est parce que je ne supporte pas qu’on m’ait vendu quelque chose en profitant de ma crédulité », glisse-t-elle, un brin vexée.

Pour une amie de Gladys, la propositio­n a été encore plus cash : « On lui a suggéré de souscrire à une formation bidon et de partager l’argent 50-50 au black. » Forte de cette mauvaise expérience, qui s’est heureuseme­nt terminée sans dommages, Gladys encourage chacun à être très prudent. Et incite, en cas de doute, à se rétracter dans les sept jours.

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(Photo d’illustrati­on Gilles Traverso) En visio, une société a tenté de faire le forcing pour que Gladys valide une formation qui ne correspond­ait pas à ses besoins et ses attentes.
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