Les Sanaryens... peu avant l’annonce de la démission
Ce mardi matin sur le port, l’annonce de la condamnation de Ferdinand Bernhard a provoqué des réactions divisées. À l’image de la personnalité clivante du maire de Sanary. Personne ne se doute encore que le maire va démissionner quelques heures plus tard. En terrasse, sur les quais ou devant les commerces, il y a ceux dont le visage se ferme à l’évocation de ce sujet d’actualité, n’ayant « pas de commentaire à faire » , ou vous renvoyant poliment à votre quête d’interlocuteurs plus loquaces par un banal « c’est la vie »…
D’autres, plus rarement, affichent leur soutien, comme cet homme croisé près du kiosque à journaux, le regard noir, criant volontiers à « l’acharnement judiciaire et médiatique » envers «un maire qui a fait tellement pour sa ville qu’il a fait naître des jalousies maladives » . Un peu plus loin, un autre Sanaryen dit « comprendre l’inéligibilité », mais « pas le coup du bracelet électronique : il n’a tué personne que je sache ! C’est n’importe quoi ».
« Il va tirer les ficelles en coulisse »
Et puis certains vous reçoivent avec le sourire jusqu’aux oreilles : « Qu’il aille en cassation ou pas, il ne sera plus maire et c’est tout ce qui compte », lance un professionnel travaillant sur le port, jurant avoir pâti de l’autorité du maire. Comme toutes les personnes interrogées, il refuse de voir son nom et sa photo apparaître dans le journal : « On ne sait jamais. Il a la moitié des commerçants à dos mais aussi beaucoup d’amis, et tant qu’on ne sait pas exactement ce qu’il va se passer après... » Un de ses clients alimente la conversation d’une hypothèse pour la suite des événements : «A mon avis, M. Bernhard va adouber un de ses fidèles adjoints pour terminer le mandat à sa place. Il se dit que sa première adjointe Patricia Aubert ne veut pas y aller et que ça pourrait être Robert Porcu… Comme ça, M. Bernhard continuera de tirer les ficelles en coulisse. Et Pinocchio deviendra Gepetto ! » Au croisement des réactions passionnées, on trouve aussi des analyses moins tranchées, comme celle de cette petite dame revenant du marché, habitant déjà à Sanary bien avant que Ferdinand Bernhard n’en devienne le maire. «Ilafaitdes choses bien, c’est indéniable... Mais tant d’années de pouvoir, ça peut faire perdre le sens des réalités. Et je me demande si Ferdinand Bernhard n’a seulement jamais mesuré la gravité des faits pour lesquels il est aujourd’hui condamné. En ce sens, c’est un peu triste... »