Aline Bertrand : « La droite qui s’assume »
Transfuge du Rassemblement national qu’elle juge « trop à gauche », l’ambitieuse candidate de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, entend déjouer les pronostics.
Elle jure avoir proposé ses services de « suppléante » à Laure Lavalette (RN) et Julien Argento (LR), deux candidats de la deuxième circonscription. Qui auraient refusé. Faute d’« union des droites », Aline Bertrand a décidé d ’«y aller » seule, sous l’étiquette Reconquête !
À 36 ans, cette cheffe d’entreprise n’en est pas pour autant à sa première campagne. Depuis 2013, Aline Bertrand militait sous la bannière du Rassemblement national, qui lui a permis de siéger dans l’opposition à la Région, au conseil municipal de Toulon et, désormais, de La Valette. Ou d’être un temps à la tête du FNJ.
Avant d’avoir été « purgée » parce qu’elle ne prêtait «pas allégeance au prince David Rachline », et d’opter pour le parti d’Éric Zemmour. Sans regret : « Entendre Marine Le Pen dire que l’islam est compatible avec la République m’a fait décrocher », argue Aline Bertrand. « Depuis quelque temps, le RN tanguait un peu trop à gauche. Ici, c’est la droite qui s’assume ».
« Le cancer ne va pas me faire reculer »
Celle qui se considère « conservatrice sur le plan sociétal et libérale sur le plan économique » veut « remettre l’église au centre du village » : « J’entends dire que je dois tout au Rassemblement national. Mais sans les militants, les cadres, le parti ne serait rien… »
Avec Reconquête !, elle entend rassembler sur « l’urgence – comment boucler la fin du mois – et l’important – la fin de la France ». Avec quelques thématiques ciblées sur la circonscription : l’abrogation de la loi SRU sur le logement social – «en insistant sur le “travailler plus pour gagner plus”, plus besoin de HLM » – la suppression des célébrations du 22 mars commémorant la fin de la Guerre d’Algérie – « des massacres ont eu lieu après les accords d’Evian » – et la fin de l’aide médicale d’État, « réservée aux clandestins au détriment de nos aînés ».
En ce début de campagne, Aline Bertrand tient aussi à faire passer un message grave. « Pas pour apitoyer » dit-elle, mais pour qu’on évite de juger son comportement dans les jours à venir : « J’ai appris récemment que j’avais un cancer du sein. Je me prépare à ma 4e chimio. Si on me voit avec 2e circonscription un foulard ou si je me fais représenter par mon suppléant Roger Pierre, les gens doivent comprendre que c’est indépendant de ma volonté. » Sa combativité, elle, n’en souffrira pas, prometelle : « J’ai déjà reçu des menaces de mort, de viol. On a crevé les pneus de ma voiture. Ce n’est pas le cancer qui va me faire reculer… »